En marge de la la présentation de la loi de finances pour 2012 au Conseil de la nation, le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, a annoncé que "Nous espérons aller rapidement et c'est possible du moment que nous avons ouvert le data-room qui nous donne accès à toutes les données d'Orascom Telecom Algérie (OTA)", filiale du groupe égyptien Orascom Télécom Holding (OTH), dont Vimpelcom est le principal actionnaire. Vimpelcom avait racheté en, mars dernier, le groupe italien Wind Telecom qui détient 51% d'OTH. D'autre part, le ministre explique que "L'évaluation d'OTA est en train de se faire. Nous évoluons normalement et personne ne peut savoir comment les choses vont évoluer (...), mais il y a aussi une volonté de la partie adverse d'aller rapidement" dans les négociations. C'est donc en utilisant à bon escient son droit de préemption instauré en 2009 que l'Algérie veut terminer les négociations avec le groupe russe Vimpelcom dans la perspective d'acquisition de l'opérateur de téléphonie mobile OTA. En effet, c'est la loi de finances complémentaire pour 2009 qui avait consacré le droit de préemption pour l'Etat algérien sur toutes les cessions de participation des actionnaires étrangers ou au profit d'actionnaires étrangers. C'est dans ce cadre que l'Algérie avait, la même année, affirmé qu'elle allait exercer son droit de préemption pour le rachat de Djezzy après qu'OTH eut annoncé son intention de céder Djezzy à un opérateur sud-africain. En recevant, le 18 octobre dernier, le patron du groupe russe Vimpelcom, Jo O. Lunder avec qui il a discuté du dossier Djezzy, filiale du groupe égyptien Orascom Telecom Holding, dont Vimpelcom est le principal actionnaire, M. Djoudi avait alors annoncé que "J'ai effectivement reçu le responsable de Vimpelcom, je l'ai reçu à sa demande, mais vous devez comprendre que je ne peux, ni moi ni l'opérateur russe, donner des informations sur de cette discussion. Dès que les choses seront convenues, je vous remettrais les conclusions", a-t-il promis, en réaffirmant que "l'Etat algérien avait affiché une position à laquelle il tient". Le lendemain, le ministère des Finances a lancé un avis d'appel pour sélectionner les cabinets d'experts comptables algériens qui vont l'assister dans l'opération d'acquisition de la société Orascom Télécom Algérie (OTA). Selon la même source, les cabinets candidats doivent être de droit algérien, cumulant plus de 20 années d'expériences, et ayant réalisé au moins dix opérations d'audit et d'expertise et ou d'assistance et de conseil. Le ministère note, à ce propos, que les experts comptables auxquels il pourra être fait apple pour la réalisation de ces prestations doivent être de nationalité algérienne. La loi 10-01 relative aux professions comptables interdit aux étrangers d'exercer les professions d'experts comptables et de commissaires aux comptes en Algérie. Le ministère précise, en outre, que les cabinets qui ont déjà entretenu ou qui entretiennent actuellement des relations avec OTA, ou avec Sherman & Sterling, le partenaire de l'Algérie dans l'évaluation de Djezzy, ne sont pas autorisés à participer à cet appel de présélection. Le gouvernement algérien avait affirmé, en 2010, qu'il allait exercer son droit de préemption pour le rachat de Djezzy, après que la maison mère égyptienne Orascom Telecom Holding eut annoncé qu'elle allait céder sa filiale algérienne à l'opérateur sud Africain MTN. La transaction n'a pas eu lieu, mais le groupe italien Wind qui détient 51% d'Orascom Telecom Holding a fusionné avec le groupe russe Vimpelcom.