Les prix du pétrole cherchaient une direction, hier, en cours d'échanges européens, évoluant de façon divergente à Londres et à New York, dans un marché toujours suspendu à la crise de la dette dans la zone euro et pénalisé par des inquiétudes accrues sur l'Espagne et l'Italie. Dans les premiers échanges, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre, dont c'est le dernier jour de cotation, s'échangeait à 112,09 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, gagnant 20 cents par rapport à la clôture de la veille. En revanche, dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance reculait de 20 cents à 97,94 dollars.Les cours du baril évoluaient ainsi dans une fourchette étroite autour de l'équilibre, après avoir chuté la veille de 2,27 dollars à Londres et de près de 1 dollar à New York.Les inquiétudes persistantes sur la crise des dettes souveraines continuent de dominer les gros titres, et de diriger les échanges sur le marché du pétrole, observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.Il y a eu des avancées en Grèce et en Italie, où la nomination de nouveaux chefs de gouvernement ouvre la voie à une mise en place de plans d'austérité de nature à rassurer les investisseurs, mais la crise de la zone euro ne vas pas se résoudre en deux jours, soulignait-il.La veille, le marché du pétrole avait d'abord été brièvement soutenu par la désignation dimanche de l'ex-commissaire européen Mario Monti, un économiste respecté, à la tête du gouvernement italien, mais les inquiétudes avaient rapidement repris le dessus.Témoins de la fébrilité des investisseurs, les taux des obligations italiennes et espagnoles à 10 ans restent à des niveaux très élevés, les craintes sur la santé financière de l'Espagne étant notamment avivées avant des élections parlementaires prévues dimanche.L'incertitude sur la croissance économique de la zone euro pèse sur le moral des investisseurs, et naturellement, cela affecte les marchés pétroliers, où la plupart des opérateurs préfèrent jouer la prudence, notait Andrey Kryuchenkov.En effet, ces incertitudes pèsent sur la monnaie unique, qui accentuait mardi son recul face au dollar, alors que le renchérissement de la monnaie américaine face à un euro sous pression rend moins attractifs les achats de pétrole, libellés en dollars, pour les acheteurs munis d'autres devises.Et les cours du pétrole devraient ainsi rester très volatils, évoluant au gré des fluctuations de l'euro, prévenait M. Kryuchenkov. En Asie le brut en légère hausse Les cours du pétrole étaient en petite hausse, hier matin, en Asie, après la baisse enregistrée la veille à Londres et New York, mais le marché reste inquiet de la crise en Europe, ont indiqué les analystes. Le baril de "light sweet crude" pour livraison en décembre gagnait 8 cents à 98,22 dollars dans les premiers échanges électroniques. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre prenait 44 cents à 112,33 USD.Ce léger rebond n'indique cependant pas que l'humeur est à l'optimisme sur le marché de l'or noir, ont précisé les analystes. "Ce qui va suivre, c'est une période d'austérité. Ce n'est pas bon pour la croissance et cela signifie une baisse de la consommation de pétrole", a souligné Victor Shum, du cabinet de consultants Purvin and Gertz à Singapour. La veille, les marchés avaient d'abord été soutenus par la démission du chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi et de la désignation, pour le remplacer, de l'ex-commissaire européen Mario Monti, un économiste respecté.Mais des tensions sont vite réapparues, notamment sur les titres de dette publique de l'Espagne, dont les taux ont bondi, signe des inquiétudes du marché concernant la santé financière du pays où sont prévues dimanche des élections parlementaires.