Les prix du pétrole se repliaient, hier, en cours d'échanges européens, effaçant leurs gains engrangés dans les échanges asiatiques, dans un marché nerveux et toujours hanté par les inquiétudes persistantes sur la croissance mondiale et la crise des dettes en zone euro. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 107,56 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 47 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance reculait de 87 cents, à 84,51 dollars. Les cours du baril "tentent toujours de se consolider", évoluant "dans une fourchette de prix étroite et dans des volumes d'échanges modérés", commentait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital. Après avoir terminé vendredi en légère baisse à New York une semaine marquée par une volatilité extrême, les prix du pétrole ont grimpé lundi dans les échanges asiatiques et en début d'échanges européens, portés par la hausse des places boursières. Mais les cours ont de nouveau chuté, dans le sillage d'un affaiblissement des Bourses victimes des inquiétudes persistantes sur les dettes souveraines de la zone euro, à la veille d'une réunion cruciale entre le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel. Alors que ce sommet de crise est destiné à enrayer l'emballement des marchés et la crise de défiance des investisseurs, "il ne faut rien attendre de spectaculaire", a averti, hier, un porte-parole de la chancelière, précisant que la possible création d'euro-obligations "ne jouera aucun rôle" lors de la rencontre. "Il est très improbable que l'on assiste à un rebond significatif des marchés pétroliers tant que subsisteront les vives inquiétudes sur la croissance mondiale et sur les problèmes des dettes souveraines européennes", estimait M. Kryuchenkov. Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, avait estimé samedi soir que l'économie mondiale était entrée dans une "phase nouvelle et plus dangereuse" et que les pays de la zone euro allaient devoir réagir rapidement. La publication, vendredi, d'un indicateur de l'université du Michigan montrant une nouvelle chute du moral des consommateurs américains en août, à son plus bas niveau depuis 1980, est venue raviver les craintes sur la santé de la première économie mondiale.