Les droits de douane sur les importations de pétrole brut d'origine hors CEMAC (Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale) au Cameroun seront réduits de moitié en 2012, pour passer de 10 à 5%, a annoncé le Premier ministre, Philemon Yang, à l'Assemblée nationale à Yaoundé. Un des aménagements prévus de la législation douanière, cette mesure traduit la volonté des pouvoirs publics camerounais de " réduire les subventions de l'Etat dues à la SONARA (Société nationale de raffinage) pour le soutien aux prix des carburants à la pompe", a expliqué le chef du gouvernement lors de la présentation du prochain programme économique, financier, social et culturel face à la représentation nationale. Le Cameroun est un producteur moyen de pétrole. Il produit essentiellement du brut lourd qui, faute d'installations de transformation appropriées en brut léger, est directement vendu sur le marché international, une situation qui oblige par conséquent ce pays d'Afrique centrale à recourir à des importations de brut léger auprès de ses voisins du Nigeria et de la Guinée équatoriale. Les quantités importées sont estimées à 131 millions de litre de carburants par mois, tandis que, en marge d'une politique de soutien aux prix à la pompe, le gouvernement investit chaque mois environ 27 milliards de francs CFA (54 millions USD) de subventions, selon le ministre des Finances, Essimi Menye. Sur 2.800 milliards de francs (5,6 milliards USD) de projet de budget de l'Etat pour 2012, 567 milliards (1,134 milliard USD) sont attendus des recettes pétrolières, pour un prix du baril de pétrole projeté à 100 USD et un cours du dollar estimé à 467,7 francs CFA. "Les recettes du secteur pétrolier comprennent 447 milliards de FCFA de redevance attendue de la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH), 110 milliards de FCFA d'impôts sur les sociétés pétrolières et 10 milliards de FCFA des droits de transit du pétrole du pipeline Tchad-Cameroun", a souligné le Premier ministre face aux députés de la nation.