Le gouvernement camerounais envisage d'importer 136 millions de litres de carburant dès janvier 2012, pendant 45 jours, pour soutenir la consommation locale en raison d'une interruption d'activités temporaire de la Société nationale de raffinage (SONARA), a annoncé, jeudi dernier, à Yaoundé, le ministre des Finances, Essimi Menye. Lors d'une réunion avec les transporteurs de la filière, le ministre Essimi Menye a prévenu des risques de perturbation dans la distribution des produits pétroliers au cours de la période indiquée, consacrée à un arrêt de production de la SONARA en vue de l'entretien de ses équipements, une opération de routine de 45 jours. Les pénuries de carburant ont été récurrentes au Cameroun, intervenant souvent lors des périodes d'arrêt momentané de SONARA pour cause d'entretien de ses installations. Le Cameroun consomme environs 117 millions de litres de carburant par mois selon les chiffres communiqué par le ministre des Finances. A 569 francs CFA (environ 1,138 USD) le prix du litre à la pompe en ce moment au Cameroun, le gouvernement finance pour 230 francs (0,46 USD) le gap pour atteindre le prix réel par rapport aux cours mondiaux. Les subventions globales de cette consommation versées à la SONARA s'élèvent à 27 milliards de francs (5,4 millions USD) par mois. Une importation prévue de 136 millions de litres devra pouvoir rassurer les populations que les besoins en carburant seront comblés pendant la période d'arrêt des activités de SONARA. Le Cameroun est un producteur moyen de brut lourd, avec une production d'environ 16 millions de barils au troisième trimestre 2011 contre quelque 23 millions de barils pour l'ensemble de l'année 2010, d'après les statistiques publiées par la Société nationale des hydrocarbures (SNH). Mais les installations de SOHARA, la seule raffinerie de pétrole du pays, n'ont pas été conçues pour traiter le pétrole lourd produit par le Cameroun, qui est donc essentiellement destiné à l'exportation. Elle a été obligée d'acheter du brut léger au prix du marché international en provenance du Nigeria et la Guinée équatoriale pour les traiter en produits finis pour répondre aux besoins du marché intérieur ainsi que les pays voisins. D'où viennent les besoins que l'Etat camerounais comble le gap par rapport aux cours mondiaux, pour ne pas hausser les prix des carburants au prix réel et engendrer la colère des populations.