La commune d'El Omaria est déjà loin derrière nous. Nous poursuivons notre route vers les hauteurs de Baâta, située à une vingtaine de kilomètres plus loin. Notre véhicule cahote sur la route étroite qui serpente à travers la montagne. Ici, on ressent durement les effets de la décennie noire où la commune de Baâta a vu sa population diminuer dans des proportions qui ont atteint les 50%. Depuis, la localité se repeuple graduellement, à l'instar de la zone " Kechachou " où 32 familles ont bénéficié de projets de proximité (PPDRI) pour une enveloppe budgétaire de 38.400.000 DA. La nomenclature du projet prévoit la réalisation de 18 logements ruraux, l'eau potable, les travaux sylvicoles sur une superficie de 50 hectares, l'aménagement de pistes sur un linéaire de 14 km, dont 4 km forestières, l'amélioration foncière sur 40 hectares, les plantations d'arbres fruitiers sur 20 hectares, la distribution de 100 ruches, et la création de 200 emplois. La stratégie enclenchée pour favoriser le retour et la fixation des populations déplacées, a été également mise en œuvre, en 2010, dans les périmètres de " Khouikhat ", commune de Bouskène. Une autre zone qui a enregistré le retour de 170 familles, à la faveur d'un investissement public de 20.500.000 DA destiné au financement d'opérations touchant à l'aménagement de 10 km de pistes, plantation de l'opuntia (20 ha) et d'arbres fruitiers (50 ha), ainsi que l'amélioration foncière sur plus de 200 ha. L'exploitation de Hadj Fodhil Saâd, un pionnier est aujourd'hui un étalon, puisqu'elle constitue une bonne valeur ajoutée dans le développement agricole au niveau de la commune de Bouskène, en plus de la stabilisation de dizaines familles dans leur lieu de vie, notamment la création de 290 postes d'emploi. Sur le volet relatif aux infrastructures, la commune d'El Omaria, a comptabilisé, en 2010, la réalisation d'un abattoir de viandes blanches d'une capacité de 1500 poulets/heure. Cette structure, qui emploie 63 travailleurs, a pour objectif l'organisation de la filière, donc à améliorer la production sur le plan quantitatif et qualitatif, à réguler, donc stabiliser les prix, conformément aux nouveaux recentrages du soutien des filières. Une reconfiguration des zones rurales de Médéa, saluée par le président du Fonds international du développement agricole (FIDA), M. Kanayo F. Nwanze, lors de sa récente visite consacrée à l'impact des mesures préconisées dans le cadre du programme de proximité de développement rural intégré (PPDRI), dont 7.109 familles disséminées à travers 33 communes concernées par 86 projets. Un constat positif relevé par le représentant onusien, traduit par l'augmentation du capital producteur qui incombe progressivement aux exploitations elles-mêmes. Ce qui permettra à terme un désengagement progressif de l'investissement. Les agriculteurs signalent, toutefois, qu'il reste des lourdeurs bureaucratiques et lacunes à combler, notamment en matière de capacités de stockage sous froid pour réguler le marché durant les périodes creuses. Concernant le manque de structures de réfrigération, on indique que les dossiers ont été transmis au ministère dans l'attente de leur validation. Il y a également la filière " lait " qui a enregistré une progression via l'amélioration des outils de production, mécanisation et équipements.