Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Développement rural, la clé de la croissance économique du Sud Les experts des Conseils économiques et sociaux méditerranéens confirment les choix de la politique algérienne
Une étude présentée lors du sommet euro-méditerranéen des Conseils économiques et sociaux et institutions similaires, qui s'est tenu à Istanbul, du 16 au 18 novembre 2011, met en avant le potentiel de développement des campagnes, nécessaire pour assurer l'équilibre économique mais aussi sanitaire de la Méditerranée. La diète méditerranéenne comme remède à la crise économique : la formule résume les problématiques du développement rural de la zone Mena. " L'exode rural pose d'importantes difficultés", observe Pedro Narro, membre du Conseil économique et social européen (CESE). "L'explosion de la population des villes, le manque de produits agricoles et la dégradation de l'alimentation ou la mauvaise insertion des femmes dans la société pourraient trouver des solutions dans le développement rural ", poursuit-il. Dans une étude consacrée à ce sujet, " Développement rural et emploi dans la région euro-méditerranéenne ", le CESE suggère la mise en œuvre d'une stratégie qui s'appuierait sur trois piliers : formation, technologie et innovation. " Plus de 90% des Marocains ruraux qui reçoivent une éducation intègrent l'administration", regrette Pedro Narro. Et 87% des agriculteurs marocains n'ont reçu aucune formation à leur métier, ce qui ne leur permet pas de s'adapter à un système économique globalisé. Contrairement à l'Europe, où les campagnes vieillissent et se masculinisent, dans le Sud ce sont les jeunes et les femmes qui prennent le dessus. Une situation qui pourrait représenter une chance pour la population, mais " le travail agricole n'est pas considéré comme un métier ! ", assène une intervenante libanaise. Pourtant, " l'agriculture emploie 24% des actifs de la rive sud de la Méditerranée et représente 15% du produit national brut, contre 4% et 3% en Europe", soutient Jean-Louis Rastoin, professeur émérite de Montpellier SupAgro, à l'origine de la création d'une chaire Alimentation du monde labellisée par l'Unesco. " Nous sommes obligés de prendre ce secteur en considération ! " dit Jean-Louis Rastoin qui milite en faveur de la préservation du modèle de production et de consommation méditerranéen "unique au monde". " Il faut renforcer la sécurité alimentaire en travaillant sur les céréales et les produits laitiers ", assène l'expert, qui imagine des contrats d'approvisionnement alimentaire qui sécuriseraient à la fois les villes et les campagnes et contribueraient en outre à réduire le nombre de plus en plus important de décès liés à la malnutrition par carence : 54% des décès sont liés à des problèmes alimentaires dans la région, notamment les diabètes, selon Jean-Louis Rastoin. " Nous pourrions construire une politique agricole et alimentaire commune entre l'Europe et les pays méditerranéens qui bénéficieraient aux deux ensembles", conclut-il. Pour atteindre ces objectifs, le rapport du CESE préconise une meilleure organisation des filières agricoles et des populations rurales afin de disposer de données fiables, de coordonner les actions et de fixer des objectifs satisfaisants pour tous. Ainsi, les experts du CESE confirment les choix stratégiques de la politique algérienne en la matière. La politique nationale agricole est basée, en effet, sur le développement rural avec la promotion des filières agricoles et notamment céréalière et laitière, dans le cadre du programme national du renouveau agricole et rural, menée depuis quelques années, par le département ministériel de Rachid Benaïssa. La vision algérienne du développement de l'agriculture cadre parfaitement avec les analyses des experts exprimées lors du sommet euro-mediterranéen des Conseils économiques et sociaux et institutions similaires dont le Conseil économique et social (Cnes) est membre. Le salut social et économique de ces populations dépend, bien entendu, du développement rural et du renouveau agricole. Et c'est ce à quoi s'attelle le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Il s'agit donc de maintenir le cap et d'approfondir les mécanismes mis en place pour atteindre les objectifs fixés, sécurité alimentaire notamment. L'habitat rural et le développement des infrastructures de base sont la clé de voûte pour stopper l'exode rural.