La une expose l'agriculture méditerranéenne (les trois défis de la mondialisation) en titre principal, avec un dossier annoncé (le marché mondial des équipements agricoles) ainsi qu'un invité, Jean-Louis Rastoin, professeur émérite. L'édito est consacré aux défis auxquels doit faire face l'agriculture méditerranéenne, avec la concurrence de plus en plus remarquée des puissances économiques dominantes, Chine et USA, en tête, suivis de nouveaux venus aux dents longues disposant de meilleurs facteurs de production : superficies plus vastes à dédier à certaines cultures et d'une main-d'œuvre pas chère. Avec des produits compétitifs, ils viennent de plus en plus rogner les parts de marché dédiées à des cultures jusqu'ici spécifiques, à l'exemple des fruits secs, tomates, agrumes, et huile d'olive. De gros défis face à la mondialisation, à relever donc au plus vite au sein de partenariats féconds Sud-Nord et Sud-Sud. Le numéro 77 de la revue publie un article du professeur Jean-Louis Rastoin paru dans “perspectives des politiques agricoles en Afrique du Nord” qui expose dans la foulée un résumé de la situation des 24 pays du pourtour méditerranéen, les 8 pays de la rive nord et les 16 pays du PSEM (pays du sud est méditerranéen) qui rassemblaient, en 2010, une population de 500 millions d'âmes et qui atteindront, en 2030, 580 millions. Ces pays devront faire face à un double problème d'ordre quantitatif et qualitatif, car le modèle de consommation alimentaire s'est profondément transformé durant le dernier demi-siècle, passant d'un modèle traditionnel à un modèle occidentalisé. Sans perdre de vue les villes qui regroupaient 50% de la population en 1990, devront héberger 65% de cette même population. À cela viendra se greffer le casse- tête du logement traditionnel rural abandonné pour le logement urbain. Autre menace structurelle, la rareté des terres cultivables ou fertiles et des ressources hydriques en Méditerranée. La superficie cultivée est stable depuis 10 ans, (elle se situe autour de 50 millions ha) alors qu'elle a progressé de 3% en Inde, de 6% en Chine et de 41% au Brésil. Mais on note que pour le produit symbolisant la Méditerranée, l'huile d'olive, les superficies plantées d'oliviers ont progressé de 50% dans les PSEM, durant les 20 dernières années. Le plus grand défi que devront relever les pays du sud et méditerranéens (PSEM) se résume dans leur dépendance alimentaire chronique. Ils ont en effet, enregistré un déficit de leur balance agricole internationale de plus de 12 milliards de dollars, entre 2004 et 2006, et de 14 mds $, si on ne compte pas la Turquie, seul pays bénéficiaire. Cette détérioration dans les dix dernières années, concerne pratiquement tous les produits agricoles, à l'exception des huiles. Il y aurait peut-être, une spécialisation à encourager dans l'agrumiculture qui a pu croître de plus de 60%, dans les PSEM, durant les 10 dernières années.