La problématique du développement durable et des partenariats dans le domaine des infrastructures était au centre des travaux du 13e Forum économique international des Amériques qui se tient au Canada jusqu'au 21 du mois en cours. M. Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme a pris part à cette conférence de Montréal dont cette édition a été consacrée à un thème bien précis à savoir " réussir dans un monde incertain: de l'évaluation du risque à la décision stratégique " M. Rahmani est intervenu au cours du panel consacré au financement du développement: infrastructures et partenariat public-privé et ce, dans le but de mettre l'accent sur la nécessité d'une gestion de l'ensemble des segments intéressant le développement des infrastructures dans les pays émergents et les pays en développement, tels les réseaux des transports, l'eau, l'énergie, les télécommunications. Ainsi le ministre a estimé que " la question du développement des infrastructures reste un défi majeur des pays émergents comme l'Algérie ". A l'adresse des panélistes, en majorité des représentants de gouvernement, d'organismes officiels, des experts financiers et universitaires, le ministre a constaté " l'existence d'un double handicap qui compromet gravement les efforts de développement des pays émergents et en développement, à savoir le manque d'infrastructures et les difficultés de financement ". En revanche, le ministre a présenté deux interrogations principales, à savoir comment évaluer les besoins et les risques du secteur privé dans le développement des services publics et comment favoriser et optimiser le partenariat public-privé notamment dans la gestion et le financement des infrastructures. Cependant, il n'a pas manqué de rappeler les grands travaux lancés en termes d'infrastructures, ces dernières années, dans notre pays tels des routes, des ouvrages d'art, des stations de dessalement d'eau de mer, des centrales de production d'énergie hydraulique et pôles d'excellence… Il est évident qu'un grand exploit a été réalisé par l'Algérie mais la problématique de la gestion des équipements dans le cadre du partenariat est toujours posée. M. Rahnmani a, d'ailleurs, indiqué que " l'on rencontre actuellement une triple contrainte puisqu'il s'agit de combler les retards dans la satisfaction des besoins de la population en matière d'eau, écoles, structures de santé, transports, routes, habitat dont la demande est en nette croissance à la faveur de la démocratisation de la société " et d'ajouter qu'outre " cette demande qualitative des services par la population à travers l'émergence des classes moyennes, il y a également la baisse des ressources du fait de la multiplication des chantiers et de l'augmentation des investissements dans l'éducation, la santé, la culture, le bien-être des populations aux côtés des besoins de nouvelles infrastructures ". Sur le volet portant partenariat public-privé, il a surtout évoqué la question de l'optimisation de la gestion des services publics et la nécessité d'un partage des tâches, des coûts et des risques entre public et privé et pour preuve il a précisé que " les clés de la réussite du partenariat public-privé sont triples il faut travailler sur le long terme, faire preuve de transparence et d'éthique et aussi d'une réelle capacité d'écoute pour prendre en charge les particularismes du pays à l'échelle locale, régionale ou nationale " a-t-il conclu. Par ailleurs, M. Cherif Rahmani a évoqué avec plusieurs hauts responsables canadiens la coopération bilatérale et les voies et moyens du renforcement des actions de développement entre les deux parties. Le ministre a notamment rencontré en marge de cette manifestation dite aussi conférence de Montréal, Mme Monique Gagnon-Tremblay, ministre des relations internationales du gouvernement du Québec. Les entretiens ont porté notamment sur les relations de coopération entre l'Algérie et le Québec dans différents secteurs. Durant son séjour, M. Rahmani a également rencontré M. Gérard Tremblay, maire de la capitale québécoise, avec qui il a évoqué les questions de coopération entre les villes des deux pays et particulièrement entre Alger et Montréal. Ils ont surtout évoqué la question de la gestion des métropoles, de l'environnement et des pôles d'excellence. Ils ont défini un cadre et identifié des secteurs de coopération que les deux parties devraient mettre en oeuvre incessamment, notamment tout ce qui touche aux domaines de l'expertise, de consulting et de l'amélioration du cadre de vie des populations citadines. M. Rahmani s'est par ailleurs entretenu avec le premier ministre du Québec, Jean Charest, autour de questions se rapportant au développement de la coopération multiforme entre le Québec et l'Algérie. L'autre rendez-vous du ministre l'Aménagement du territoire, de l'environnement et du tourisme, a été avec Claude Pechard, ministre des ressources naturelles et de la faune du gouvernement du Québec. Cette rencontre a permis de parler de la coopération entre les deux ministères en qui se rapporte principalement à leurs domaines de compétences: préservation de l'environnement, ressources naturelles et lutte contre les pollutions, domaines ou le Canada possède une expérience appréciable. Le ministre s'est également entretenu avec le Secrétaire général de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), M. Abdou Diouf. Le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'environnement et du tourisme, a aussi rencontré le secrétaire exécutif de la convention sur la biodiversité, dont le siége se trouve au Canada, l'algérien Ahmed Djoghlaf. L'entretien a porté sur les relations qu'entretiennent l'Algérie et le secrétariat de la convention et particulièrement sur la question du développement du tourisme écologique.