La problématique du développement durable et des partenariats dans le domaine des infrastructures a dominé, mardi à Montréal (Canada), les travaux du 13e Forum économique international des Amériques auquel participe une délégation algérienne conduite par M. Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme. Au deuxième jour de cette manifestation économique internationale dite également “Conférence de Montréal”, dont l'édition 2007 a pour thème central “Réussir dans un monde incertain : de l'évaluation du risque à la décision stratégique”, M. Chérif Rahmani est intervenu au cours du panel consacré au financement du développement : “infrastructures et partenariat public-privé” pour mettre l'accent sur la nécessité d'une gestion de l'ensemble des segments intéressant le développement des infrastructures dans les pays émergents et les pays en développement, tels les réseaux des transports, l'eau, l'énergie, les télécommunications. La question du développement des infrastructures reste un défi majeur des pays émergents comme l'Algérie, a estimé le ministre pour qui les secteurs des infrastructures autant que la santé ou l'éducation “sont au cœur” de la problématique du développement durable, du développement économique et social et des préoccupations des autorités de ces pays. À l'adresse des panélistes, en majorité des représentants de gouvernement, d'organismes officiels, des experts financiers et universitaires, le ministre a constaté “l'existence d'un double handicap qui compromet gravement les efforts de développement des pays émergents et en développement, à savoir le manque d'infrastructures et les difficultés de financement. Le manque d'infrastructures et les difficultés à mobiliser les financements nécessaires à leur développement constituent un frein aux efforts de développement économique et social des pays émergents”, a estimé le ministre pour qui la question de la gestion des secteurs des infrastructures reste l'autre préoccupation majeure des décideurs politiques et économiques aux côtés de la promotion et du développement du partenariat entre les secteurs public et privé. Pour le ministre, à ce stade il y a dès lors une double interrogation, à savoir comment évaluer les besoins et les risques du secteur privé dans le développement des services publics et comment favoriser et optimiser le partenariat public-privé, notamment dans la gestion et le financement des infrastructures. Dans son intervention, Chérif Rahmani a également rappelé les grands travaux lancés, ces dernières années, en Algérie, dans le secteur des infrastructures, dans une large gamme de domaines allant des routes, ouvrages d'art, stations de dessalement de l'eau de mer, centrales de production d'énergie hydraulique et pôles d'excellence. Il a mis l'accent sur le fait que la problématique reste en Algérie la gestion des équipements dans le cadre du partenariat et comment combiner les compétences de l'Etat et des collectivités locales et celles des entreprises. Dans le même ordre d'idées, il a indiqué que l'on rencontre actuellement une triple contrainte puisqu'il s'agit de combler les retards dans la satisfaction des besoins de la population en matière d'eau, d'écoles, de structures de santé, de transports, de routes, d'habitat dont la demande est en nette croissance à la faveur de la démocratisation de la société. Outre cette demande qualitative des services par la population à travers l'émergence des classes moyennes, il y a également la baisse des ressources du fait de la multiplication des chantiers et de l'augmentation des investissements dans l'éducation, la santé, la culture, le bien-être des populations aux côtés des besoins de nouvelles infrastructures. R. N.