Le dialogue et la concertation ont prévalu et semblent avoir porté leurs fruits pour le secteur de l'éducation après une année marquée par un bras de fer syndicats-tutelle au sujet des questions épineuses dont la révision du statut particulier du personnel de l'éducation et la gestion des œuvres sociales. Sur le statut particulier du personnel de l'éducation prévu par le décret exécutif 08-315 du 11 février 2008, des négociations ont été engagées entre le ministère et les syndicats qui ont formulé des propositions reposant notamment sur une étude comparative avec les statuts particuliers des autres secteurs de la Fonction publique. Pour ce qui est de "combler les lacunes" dans le cadre de la consécration du principe d'égalité entre les fonctionnaires ayant les mêmes qualifications scientifiques en ce qui concerne le classement, la promotion et la qualification. Les syndicats ont proposé ainsi la catégorie 14 pour le professeur de l'enseignement secondaire, la 15 pour le professeur de l'enseignement secondaire principal et le censeur et la 16 pour le directeur de lycée, l'inspecteur de l'éducation et le professeur agrégé. Parmi les revendications des différentes organisations syndicales, "la création de nouveaux postes dont ceux d'enseignant formateur principal (grade 16) d'enseignant expert, d'enseignant principal (grade 14) et d'enseignant de cour hors échelle. Ils ont par ailleurs revendiqué l'intégration des enseignants techniques en tant qu'enseignants secondaires (grade 13). Les syndicats ont préconisé en outre la création de nouveaux "postes de qualité", à l'instar de maître d'application et professeur chercheur, de façon à ce que le point indiciaire de ces postes soit supérieur à celui de la fonction publique. De son côté, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a promis que tous les syndicats de l'éducation "sans exception" seront associés à la révision du statut particulier des fonctionnaires de l'éducation. Ce document, encore à l'état d'ébauche, "sera soumis au gouvernement une fois que tous les représentants du corps de l'éducation, inspecteurs et enseignants compris, auront été entendus sur les différents aspects concernés par la révision", avait indiqué le ministre récemment. Le dossier épineux de la gestion des fonds sociaux des travailleurs du secteur a été résolu grâce au dialogue et à la concertation entre la tutelle et ses différents partenaires. Ce dossier a pris la part du lion de ces concertations, les fonds gelés au titre de l'exercice 2010-2011étant estimés à 20 milliards de dinars. En l'absence d'un accord sur la gestion de ces fonds, que le ministre de l'Education a considéré comme étant "ceux des enseignants et des travailleurs du secteur et non du ministère" et au terme d'une série de négociations tenues entre les syndicats au siège du ministère de l'Education, il a été décidé d'organiser des élections pour trancher le mode de gestion (local ou centralisé). Les résultats de ces élections, organisées le 7 décembre dernier, ont consacré la gestion centralisée des fonds sociaux au niveau des commissions de wilayas et de la commission nationale. Le ministère a, de son côté, réuni toutes les conditions propices à des élections démocratiques conformément à l'engagement du premier responsable du secteur qui a souligné que la mission de la tutelle consistait à "aider les syndicats" à trouver les solutions idoines à ce problème qui se pose depuis une vingtaine d'années.