Le constructeur de deux-roues et petites voitures japonais Suzuki a fait état, avant-hier, d'un bénéfice net en baisse de 4,7% sur un an pour les trois premiers trimestres de l'exercice 2011-2012, sur des revenus qui ont cédé 6,7%, pâtissant du séisme en début de période, de la cherté continue du yen et de moindres ventes en Inde. Pour les mois d'avril à décembre 2011, Suzuki a dégagé un profit net de 40,62 milliards de yens (406 millions d'euros), contre 42,6 milliards un an plus tôt, les effets de change et des charges liées au désastre au Japon ayant gommé un gain exceptionnel résultant de la cession de titres financiers. Ses ventes de véhicules ont quant à elles baissé à 1798 milliards de yens (18 milliards d'euros), à cause des conséquences de la catastrophe du 11 mars au Japon sur la production d'automobiles et de l'impact défavorable de la hausse de la devise nippone sur les revenus encaissés à l'étranger. A l'instar de ses concurrents nippons, Suzuki a fait face durant plusieurs semaines à une pénurie de pièces détachées, le tremblement de terre doublé d'un tsunami ayant endommagé ou détruit de nombreuses usines d'équipementiers. La mobilisation de l'ensemble du secteur a toutefois permis d'accélérer la reprise de la production, et les chaînes d'assemblage de Suzuki fonctionnent depuis l'automne à un rythme normal. Ses ventes ont aussi diminué en nombre d'unités en Inde, un marché essentiel pour ce spécialiste des petites voitures. De ce fait, le profit d'exploitation a régressé de 5,1% sur un an à 87,70 milliards de yens (877 millions d'euros), un recul limité grâce à diverses dispositions de réduction de coûts. La division des automobiles prise isolément a affiché des ventes en repli de 7,8% et un profit opérationnel en déclin de 9,1%. L'activité des deux-roues a quant à elle enregistré des ventes en progression grâce à la clientèle d'Amérique du Nord, mais elle est restée dans le rouge à cause de la cherté du yen et des répercussions des inondations de fin 2011 en Thaïlande. Malgré trois trimestres perturbés et les risques liés à la conjoncture mondiale rendue très incertaine par la crise d'endettement en Europe, Suzuki a maintenu en l'état sa prévision de bénéfices pour l'ensemble de l'année qui s'achèvera le 31 mars. Il a cependant dégradé son estimation de chiffre d'affaires. Il vise toujours un profit net de 50 milliards de yens, en hausse de 10,7% sur un an, et table sur un bénéfice d'exploitation en légère hausse de 2,9% à 110 milliards de yens. En revanche, ses recettes de ventes devraient plafonner à 2500 milliards de yens (au lieu de 2610 milliards précédemment attendus) soit un recul de 4,1% sur un an.