Le géant japonais de l'électronique Sony a prévenu, hier, qu'il s'attendait désormais à terminer l'année budgétaire d'avril 2011 à mars 2012 sur un lourd déficit, à cause des conséquences du séisme du 11 mars, du yen cher et de la concurrence. Sony pense finir l'exercice sur une perte nette de 90 milliards de yens (820 millions d'euros) à cause d'un chiffre d'affaires qui risque d'être inférieur de 700 milliards de yens à celui prévu, soit 6500 milliards de yens (59 milliards de yens) contre 7200 milliards auparavant attendus. Le fleuron nippon table sur un profit d'exploitation de seulement 20 milliards de yens, dix fois moindre que celui espéré auparavant. Sony, qui a été financièrement heurté par la catastrophe du 11 mars au Japon au premier trimestre, est certes parvenu à rétablir la situation sur ce volet, mais il est toujours durement affecté par la cherté de la devise japonaise et par la baisse des tarifs de certains produits-clefs comme les téléviseurs. Il s'inquiète aussi des conséquences des inondations en Thaïlande qui retardent notamment le lancement de nouveaux appareils photo. Sony a également annoncé, hier, avoir terminé le premier semestre de l'exercice sur une perte nette de 42,48 milliards de yens (386 millions d'euros). Il a fait état d'une chute de 81% de son bénéfice d'exploitation à 25,9 milliards de yens (236 millions d'euros) pour un chiffre d'affaires qui a perdu près de 10% sur un an à 3069,9 milliards de yens (27,90 milliards d'euros). Le fort recul des recettes de ventes s'explique notamment par les répercussions négatives de la hausse de la monnaie japonaise vis-à-vis du dollar et de l'euro sur les ventes hors du Japon. Quelque 80% du chiffre d'affaires du groupe proviennent de l'étranger et le renchérissement du yen a un impact énorme sur ses comptes. Par ailleurs, le groupe est victime de l'infernale concurrence qui fait flancher les prix des téléviseurs, une activité qu'il ne parvient pas à rentabiliser en dépit de sévères mesures de réductions de coûts.