PSA Peugeot Citroën va se serrer encore plus la ceinture, réduire ses investissements et se séparer d'actifs en 2012 pour compenser les pertes de son activité automobile l'an dernier, une cure dont le groupe assure qu'elle n'aura pas d'impact supplémentaire sur l'emploi. Le premier constructeur automobile français et deuxième européen a vu son bénéfice net divisé par deux en 2011, à 588 millions d'euros. Il avait réussi à repasser dans le vert en 2010 après deux années de pertes. Le chiffre d'affaires a en revanche progressé de 7% à 59,9 milliards d'euros. La mauvaise performance de l'an passé est à imputer à sa branche automobile, la plus importante, en perte opérationnelle courante de 92 millions d'euros sur l'année (contre un bénéfice de 621 millions en 2010). Ses autres activités (l'équipementier Faurecia contrôlé à 57%, le transporteur Gefco et sa banque PSA finance) sont en revanche bénéficiaires. Encore très dépendant de l'Europe où il réalise 60% de ses ventes, le groupe a souffert de la dégradation des marchés automobiles dans le sud du continent et de la féroce guerre des prix dans le secteur des petites voitures. L'année 2012 s'annonce aussi sombre, avec un marché automobile français attendu par PSA en repli de l'ordre de 10% et un marché européen en baisse d'environ 5%. Conséquence, le groupe va renforcer ses mesures d'économies. Il a lancé en 2009 un plan sur trois ans portant sur 3,7 milliards d'euros en tout, auquel s'était ajouté un paquet de 800 millions pour 2012 prévoyant la suppression de 6.000 postes en Europe, dont 4.300 en France. A présent, PSA veut atteindre un milliard d'économies sur l'année. A cette fin, PSA va vendre des actifs et ouvrir le capital de Gefco, qu'il contrôle pour l'instant complètement, pour 1,5 milliard d'euros. Le président du directoire de PSA Philippe Varin a une nouvelle fois pointé des problèmes de surcapacité en Europe dans les petites voitures, alors que le sort du site d'Aulnay, en région parisienne, qui fabrique la Citroën C3 reste incertain. Cette réduction des capacités est absolument inévitable en Europe, a-t-il insisté. Actuellement elle est supérieure à 20% en Europe, a-t-il estimé. Le groupe ne compte pas en revanche sur une alliance avec un autre constructeur pour se redresser, selon son patron, jugeant les critères nécessaires à un mariage non remplis. Dans ce contexte, notre stratégie de mondialisation et de montée en gamme est plus que jamais nécessaire, a argumenté M. Varin, qui mise beaucoup sur l'Amérique latine, la Russie et la Chine et se fixe aussi pour priorité cette année un désendettement significatif.