Dans le cadre de l'élaboration d'une carte sociale de la wilaya de Tizi Ouzou, un nombre de quatorze "poches" de pauvreté totalisant 1072 familles démunies ont été identifiées par les services de la direction de l'action sociale de la wilaya. Ces "poches" sont réparties à travers les communes d'Azeffoun, Akerrou, Aghrib, Aït Toudert, AÎt Boumahdi, Tizi Gheniff, M'kirra et Draa El Mizan, a-t-on indiqué mardi lors de la présentation de la carte sociale de la wilaya en conseil exécutif. Cependant, le responsable de la Direction de l'action sociale (DAS) a tenu à relever que ce chiffre "demeure provisoire et est loin de refléter la réalité sociale au niveau de la wilaya, car n'étant que le résultat partiel d'une enquête qui se poursuit encore". Le niveau du revenu des ménages, l'absence ou l'insuffisance des commodités de base (structures de soins, eau potable, assainissement), le manque de structures juvéniles, l'habitat précaire ajoutés à d'autres contraintes liées à l'enclavement, sont autant d'indices de références utilisés par les enquêteurs des cellules de proximité de la DAS pour caractériser le phénomène de la pau-vreté. En matière de prise en charge des catégories sociales démunies, il est fait état du versement en 2006 de près de 200 millions de DA de pension pour 5.511 handicapés à 100 %, alors que 24.945 personnes ont émargé au filet social et ont reçu un montant global d'indemnités de l'ordre de 552 millions de DA, en plus d'une couverture sociale d'environ 228 millions de DA. Il ressort du récapitulatif du responsable du secteur que, pour une population estimée à 1.270.000,0 habitants (recensement de 1998) formant 197.430 familles, la wilaya compte 24.117 handicapés, toutes catégories confondues, 13.262 malades chroniques sans revenu, 7144 personnes en détresse, dont 11.08 femmes, 22.053 familles démunies, 5.266 personnes âgées démunies, 360 SDF (sans domicile fixe) et 63.801 non assurés sociaux. Considérant que la pauvreté n'est pas une "fatalité", mais une résultante du mauvais emploi des ressources, le wali a recommandé à la DAS "d'approfondir" son approche de la carte sociale en tant que support de gestion devant guider la lutte contre les inégalités sociales et les déséquilibres inter-régions, "en dépassant le stade du constat par l'identification d'actions à entreprendre, en synergie avec l'ensemble des secteurs du développement, pour répondre aux besoins des populations ciblées". Il a souligné, dans ce contexte, que la lutte contre la pauvreté "ne se limite pas au filet social qui n'est qu'une mesure transitoire, car la solution pérenne et efficace ne peut venir que de la relance du développement économique".