Le cours de l'or a fortement reculé cette semaine, plongeant de plus de 5% sur la seule journée de mercredi, ébranlé par un discours du patron de la Réserve fédérale américaine (Fed) Ben Bernanke qui a semblé fermer la porte à tout nouveau coup de pouce à l'économie. Or Invité, mercredi, à présenter ses vues devant les parlementaires du Congrès américain, le président de la Fed Ben Bernanke s'est montré un peu plus optimiste sur la situation économique des Etats-Unis, en quelques formules qui ont suffi à faire dégringoler le métal jaune. En l'espace de quatre heures, le cours de l'once d'or a glissé de près de 100 dollars, descendant jusqu'à 1688 dollars son plus bas niveau depuis un mois. Il n'est pas parvenu à se reprendre les jours suivants, oscillant autour de 1700 dollars. "Il n'y avait rien de particulièrement fracassant dans les propos de Ben Bernanke: il s'est simplement félicité de la reprise plus rapide qu'attendu du marché du travail et a estimé que l'inflation serait momentanément gonflée par la hausse des prix du pétrole", a observé Edward Meir, analyste du courtier INTL FCStone. Cependant, ce faisant, "il n'a pas évoqué la possibilité de mesures supplémentaires de soutien de la Fed à l'économie", ce qui a pu décevoir les opérateurs qui ont alors "saisi ce prétexte pour engranger des bénéfices sur le marché de l'or", a ajouté M. Meir. En effet, les coups de pouce de la Fed peuvent se traduire par des injections de liquidités dans l'économie, susceptibles d'alimenter les investissements dans les métaux précieux. Elles affaiblissent également la valeur du dollar, ce qui rend les achats d'or (libellés dans la devise américaine) encore plus attractifs. A l'inverse, le dollar a vigoureusement bondi, mercredi, face à l'euro après les propos de M. Bernanke, contribuant à plomber davantage le cours du métal jaune. Ce violent repli est par ailleurs intervenu "dans un marché de l'or qui était déjà fragile depuis quelque temps, avec un appétit moindre des acheteurs en Inde et en Chine (les deux plus gros pays consommateurs de métal jaune, ndlr), sans doute refroidis par l'envolée des prix", a ajouté Caroline Bain, analyste du cabinet londonien Economist Intelligence Unit. Cependant, la violente chute des cours enregistrée, mercredi, reflète surtout l'attitude des investisseurs spéculatifs, ont relevé les experts de Commerzbank, notant que les investisseurs à plus long terme ont au contraire saisi l'opportunité pour gonfler leurs achats d'or, tablant sur une remontée des cours. Le plus gros fonds d'or coté dans le monde, SPRD Gold Trust, a ainsi vu le niveau de ses participations grossir de 9 tonnes, mercredi. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé la semaine à 1707 dollars au fixing du soir contre 1777,50 dollars une semaine auparavant. Argent Comme à son habitude, le métal gris a suivi l'or dans ses fluctuations, tout en exagérant ses variations. Après être monté, mercredi, à 37,47 dollars, un sommet depuis septembre, le prix de l'once d'argent a chuté de 9% sur la séance, avant de se ressaisir quelque peu, jeudi et vendredi. L'once d'argent a terminé la semaine à 35,21 dollars contre 35,57 dollars sept jours auparavant. Palladium/Platine Les métaux platinoïdes ont connu une semaine agitée, trébuchant eux-aussi lourdement, mercredi, après le discours de Ben Bernanke avant de regagner du terrain les jours suivants, dans un marché toujours soutenu par les tensions sur l'offre en provenance d'Afrique du sud (premier pays producteur mondial). Le groupe Impala Platinum, numéro deux mondial du secteur, a cependant annoncé, mercredi, avoir conclu un accord avec le principal syndicat de mineurs pour mettre un terme à une grève qui paralyse depuis plus d'un mois une de ses mines sud-africaine. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé la semaine à 1704 dollars contre 1714 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a fini à 713 dollars contre 714 dollars la semaine précédente.