Les cours des métaux précieux ont profité de l'euphorie qui a soulevé cette semaine les marchés des matières premières, alimentée par le regain d'optimisme des investisseurs après l'adoption d'un plan anticrise dans la zone euro et un net affaiblissement du dollar. Or Le cours de l'once d'or a bondi de plus de 100 dollars au cours de la semaine, se hissant, cette semaine, jusqu'à 1752,82 dollars, son plus haut niveau depuis le 23 septembre. Le métal jaune a été le grand bénéficiaire au fil des jours de l'actualité mouvementée dans la zone euro: ainsi, mardi, l'annonce de l'annulation d'une réunion des ministres des Finances européens le lendemain ébranle les marchés et permet à l'or de grimper de plus de 50 dollars (+3%) en quelques heures. "Cette réaction fébrile montre que l'or retrouvait alors son statut traditionnel de valeur refuge" en cas d'agitation inattendue sur les marchés, a observé un analyste de Commerzbank. Mais le succès du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro, qui lui a bien eu lieu, a également permis à l'or d'accroître ses gains, profitant cette fois, au contraire, du regain de confiance général des investisseurs. L'accord décidé à Bruxelles, et destiné à contrer la crise des dettes souveraines européennes, "a été largement salué par les marchés, et a tiré tous les métaux précieux, et en particulier l'or, vers le haut", a indiqué Suki Cooper, analyste de Barclays Capital. Comme c'est quasiment tout le temps le cas depuis début octobre, "on a vu l'or monter à l'unisson des Bourses et des autres matières premières", sans distinction entre les actifs plus ou moins risqués, abondait Commerzbank. L'or profitait notamment de la nette dépréciation du dollar, tombé à son plus bas niveau depuis début septembre face à un euro revigoré par l'accord de Bruxelles, ce qui rendait plus attractifs les achats de métaux précieux libellés dans la monnaie américaine. Signe de l'engouement des investisseurs, le plus important fonds d'or coté dans le monde, SPRD Gold Trust, a vu le niveau de ses participations grimper de plus de 16 tonnes cette semaine, pour s'établir à 1243 tonnes, son plus haut niveau depuis un mois. Autre facteur de soutien: la demande physique en Asie restait robuste, nettement stimulée par la consommation d'or en Inde (premier pays consommateur de métal jaune dans le monde) à l'occasion de la fête traditionnelle de Divali (Fête des lumières) le 26 octobre. Cependant, si l'or devrait continuer à briller dans les prochaines semaines, cela pourrait être de nouveau à titre de refuge au détriment des autres actifs jugés plus risqués, avertit Ross Norman, analyste du courtier spécialisé Sharps Pixley, notant que les incertitudes macroéconomiques restent très fortes et que la crise des dettes de la zone euro semblait encore loin d'être terminée. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé, la semaine, à 1741 dollars au fixing du soir contre 1642,50 dollars une semaine auparavant. Argent L'argent, alternative moins onéreuse à l'or, a largement suivi les fluctuations du métal jaune, grimpant, cette semaine, jusqu'à 35,68 dollars, son plus haut niveau depuis le 23 septembre. L'once d'argent a terminé, la semaine, à 35,42 dollars au fixing du soir, contre 30,80 dollars sept jours auparavant, soit un bond de 15%. Platine/palladium Les métaux platinoïdes, dont le principal débouché est la construction automobile, ont profité du regain d'enthousiasme dont ont bénéficié les cours des métaux industriels, qui s'affichaient tous en très forte hausse. Outre le sommet européen, des indicateurs encourageant en Chine (avec une hausse de l'activité manufacturière en septembre) et aux Etats-Unis (croissance plus forte qu'attendue au troisième trimestre) contribuaient à relever le moral des investisseurs. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé, la semaine, à 1.629 dollars, contre 1510 dollars une semaine auparavant, soit une progression de près de 8%. L'once de palladium a fini à 659 dollars contre 616 dollars sept jours plus tôt, soit une hausse d'environ 7%.