Au lendemain de la publication du rapport trimestriel paru jeudi dernier , "Perspectives de récoltes et situation alimentaire" et qui a tiré la sonnette d'alarme sur la situation alimentaire dans les communautés des Etats indépendants en Afrique de l'ouest et au Sahel , la FAO a demandé le 9 mars passé, une aide d'urgence pour conjurer une crise de sécurité alimentaire et nutritionnelle de grande envergure et aussi de protéger et restaurer les moyens d'existence des communautés dont la survie dépend totalement de l'élevage et de l'agriculture. La FAO a sollicité un montant de 69,8 millions de dollars au minimum de fonds supplémentaires pour pouvoir mener à bien les opérations d'aide pour quelque 790.000 familles agricoles victimes de crises alimentaires répétées. Selon l'organisation onusienne, il existe 15 millions de personnes dont 5,4 millions au Niger, 3 millions au Mali, quelque 1,7 million au Burkina Faso, environ 3,6 millions au Tchad, 850 000 au Sénégal, 713 500 en Gambie et 700 000 en Mauritanie, qui sont à risque majeur d'insécurité alimentaire en partie à cause de baisses localisées mais malheureusement importantes de production agropastorale dans le Sahel. La FAO a précisé que la crise alimentaire qui se profile actuellement dans cette partie pauvre du monde est due à l'association de divers facteurs dont la sécheresse ainsi que les fortes diminutions de la production céréalière et les prix élevés des céréales tels que le blé et le mais. Une pénurie de fourrage pour le bétail, une réduction des envois de fonds des travailleurs émigrés dans divers pays, ajouté à la dégradation de l'environnement, les déplacements de personnes, et la pauvreté chronique aggravée par la conjoncture sans oublier les conflits armés à répétitions, sont autant d'autres facteurs aggravants de cette crise. M.José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, a insisté sur l'obligation d'agir vite et sans délai afin d'empêcher la détérioration de la situation de la sécurité alimentaire et éviter une crise alimentaire et nutritionnelle généralisée, et pour parvenir il faut commencer par l'amélioration de l'accès des agriculteurs et des éleveurs aux marchés locaux, et l'encouragement de l'utilisation des produits locaux et l'adoption de bonnes pratiques de réduction des risques pour renforcer leur résilience. L'aide immédiate de la FAO prévoit la livraison aux agriculteurs des semences vivrières et maraîchères à temps pour la campagne de semis principale qui démarre en mai, et aussi accroître la production irriguée de contre-saison, ce plan va tout de même aider les éleveurs frappés par la sécheresse, par la distribution d'aliments de bétail, la fourniture d'intrants vétérinaires et des bons d'achat pour la remise en état des pâturages naturels et des points d'eau, la production de fourrage, et la réduction du cheptel. "Pour éviter une autre catastrophe, les interventions humanitaires et ciblées sur les moyens d'existence doivent être financées et mises en œuvre à une échelle garantissant la protection de toutes les communautés vulnérables avant que celles-ci ne soient contraintes de liquider leurs biens", a conclu le DG de la FAO.