Plusieurs pays de la région du Sahel ont besoin d'une aide d'urgence pour conjurer une crise de sécurité alimentaire et nutritionnelle de grande envergure et protéger et restaurer les moyens d'existence des communautés dépendantes de l'élevage et de l'agriculture, a indiqué vendredi la FAO. Pour cela, la FAO sollicitait «au moins 69,8 millions de dollars de fonds supplémentaires pour venir en aide à 790.000 familles agricoles et pastorales, prises au piège des crises alimentaires répétées», selon un communiqué de cette organisation onusienne. «On estime que 15 millions de personnes au bas mot sont à risque d'insécurité alimentaire au Sahel, en partie à cause de baisses localisées, mais importantes, de production agropastorale», a fait savoir la FAO, précisant que «ce chiffre comprend 5,4 millions de personnes au Niger, 3 millions au Mali, quelque 1,7 million au Burkina Faso, environ 3,6 millions au Tchad, 850 000 au Sénégal, 713 500 en Gambie et 700 000 en Mauritanie». «La crise qui se profile est due à une association de divers facteurs, dont la sécheresse, de fortes diminutions de la production céréalière et les prix élevés des céréales, une pénurie de fourrage pour le bétail, une réduction des envois de fonds des travailleurs émigrés dans divers pays, la dégradation de l'environnement, les déplacements de personnes, et la pauvreté chronique aggravée par la conjoncture», a-t-on expliqué. «Il nous faut agir sans délai pour empêcher la détérioration de la situation de la sécurité alimentaire et éviter une crise alimentaire et nutritionnelle généralisée», a affirmé le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, ajoutant qu'»il faut notamment commencer par améliorer l'accès des agriculteurs et des éleveurs aux marchés locaux, encourager l'utilisation des produits locaux, et adopter de bonnes pratiques de réduction des risques pour renforcer leur résilience». L'aide immédiate de la FAO prévoit de «livrer aux agriculteurs des semences vivrières et maraîchères à temps pour la campagne de semis principale qui démarre en mai, accroître la production irriguée de contre-saison, aider les éleveurs frappés par la sécheresse, y compris par la distribution d'aliments pour animaux et de bons d'achat pour remettre en état les pâturages naturels et les points d'eau, la production de fourrage, la réduction du cheptel, et la fourniture d'intrants vétérinaires». «Pour éviter une autre catastrophe, les interventions humanitaires et ciblées sur les moyens d'existence doivent être financées et mises en œuvre à une échelle garantissant la protection de toutes les communautés vulnérables avant que celles-ci ne soient contraintes de liquider leurs biens», a estimé le DG de la FAO.