La Syrie a assuré, avant-hier, qu'elle coopérerait avec l'émissaire international Kofi Annan qui a rendu compte à l'ONU de sa mission à Damas, mais a réaffirmé sa détermination à combattre les terroristes à qui elle attribue les violences dans le pays. Le gouvernement syrien est déterminé à protéger ses citoyens en désarmant les terroristes, et continue à chercher une solution politique à la crise en coopérant avec l'émissaire spécial Kofi Annan, selon une lettre du ministère des Affaires étrangères adressée à l'ONU et au chef du Conseil de sécurité, reproduite par la presse officielle. Dans cette lettre, la Syrie invite également tous les pays et organisations qui luttent contre le terrorisme, à faire pression sur toutes les parties connues pour qu'elles cessent de soutenir le terrorisme et pour mettre un terme à l'effusion de sang, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU sur la lutte contre le terrorisme. La Syrie a fait le choix de la voie du dialogue national pour résoudre le problème auquel elle fait face en faisant participer des courants de l'opposition et des indépendants au processus visant à un retour de la sécurité et de la stabilité en Syrie. Le régime syrien, confronté depuis un an à une révolte populaire réclamant sa chute, refuse de reconnaître l'ampleur de la contestation qu'il assimile à du terrorisme. Cette lettre vise, selon les autorités, à informer les Nations unies du massacre commis récemment à Homs (centre) par des bandes terroristes ainsi que d'autres perpétrés dans différentes régions. Une cinquantaine de corps de femmes et d'enfants carbonisés, égorgés ou poignardés avaient été découverts lundi à Homs, un massacre attribué par des militants aux forces gouvernementales et par la télévision officielle à des bandes terroristes. Ces groupes terroristes sont utilisés pour commettre de tels massacres et accuser ensuite le gouvernement avant les réunions du Conseil de sécurité (...) pour nuire à la Syrie, accuse la Syrie, qui se dit déterminée à arrêter ces terroristes. M. Annan, émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, a rencontré le week-end dernier à Damas le président Bachar al-Assad lors d'une mission axée sur la nécessité d'un arrêt immédiat des violences et des meurtres, d'un accès aux organisations humanitaires et d'un dialogue politique. Annan juge les réponses syriennes décevantes, appelle l'ONU à l'unité L'émissaire international en Syrie Kofi Annan a qualifié, avant-hier, de décevantes jusqu'ici les réponses syriennes à ses propositions de médiation et appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à l'unité pour faire pression sur Damas, selon des diplomates. S'adressant au Conseil par vidéoconférence depuis Genève, il a indiqué qu'il continuait de discuter malgré des réponses décevantes jusqu'ici et que ses propositions en six points restaient sur la table. Il a annoncé qu'il allait envoyer la semaine prochaine à Damas des experts pour évoquer une éventuelle mission internationale d'observation en Syrie, ont ajouté ces diplomates. Ils n'ont pas donné de détails sur cette mission. Devant le Conseil, M. Annan s'est dit sans illusions sur l'ampleur de la tâche qui l'attend et a reconnu qu'il y avait des possibilités de tergiversation de la part du régime syrien. Mais il a souligné qu'il avait un travail à faire et une responsabilité d'essayer, de se montrer créatif, flexible, ont ajouté les diplomates. M. Annan, émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, a lancé un appel solennel aux 15 pays membres du Conseil à s'unir pour faire pression sur le président syrien Bachar al-Assad. Plus votre message sera fort et unifié, plus les chances seront grandes de voir la dynamique du conflit changer, a déclaré l'ancien secrétaire général de l'ONU, toujours selon des propos rapportés par des diplomates. J'appelle le Conseil à s'unir pour soutenir mes efforts, a ajouté M. Annan. Les 15 membres du Conseil ont jusqu'ici échoué à se mettre d'accord sur une résolution sur la Syrie, en raison notamment de l'opposition de Moscou et de Pékin, fidèles alliés de Damas. M. Annan a rencontré le week-end dernier à Damas M. Assad lors d'une mission axée sur la nécessité d'un arrêt immédiat des violences et des meurtres, d'un accès aux organisations humanitaires et d'un dialogue politique. Dans une première réaction au compte-rendu de M. Annan, la mission française auprès de l'ONU a souligné la nécessité de rester vigilants vis-à-vis des tactiques dilatoires de Damas. Nous saurons rapidement si le régime (syrien) souhaite dialoguer sérieusement ou exploiter l'apparence d'un dialogue pour continuer à tuer des civils, a ajouté la mission. Annan va envoyer une mission à Damas ce week-end en vue d'un mécanisme de surveillance L'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan, a confirmé, avant-hier, l'envoi d'une mission à Damas ce week-end pour discuter des sujets encore sur la table, après avoir parlé en vidéoconférence au Conseil de sécurité des Nations unies. La mission partira ce week-end pour poursuivre les discussions et propositions que nous avons laissées sur la table, a-t-il déclaré aux journalistes lors d'un point de presse. J'espère qu'ils auront l'accès qui leur sera nécessaire, a-t-il dit. Son porte-parole avait auparavant déclaré: M. Annan a décidé d'envoyer une mission à Damas pour discuter des modalités d'un mécanisme d'observation et d'autres étapes pratiques pour mettre en place (...) certaines de ses propositions, incluant un arrêt immédiat de la violence et des tueries. M. Annan a indiqué pour sa part que l'accueil qu'il avait reçu à Damas avait été accueillant et correct, ajoutant avoir rencontré des représentants des autorités, de l'opposition ainsi que des responsables économiques. Par ailleurs, s'adressant au Conseil de sécurité de l'ONU par vidéoconférence depuis Genève, M. Annan a lancé, avant-hier, un appel solennel aux pays membres pour qu'ils s'unissent afin de faire pression sur le président syrien Bachar al-Assad. Plus votre message sera fort et unifié, plus les chances seront grandes de voir la dynamique du conflit changer, a déclaré l'ancien secrétaire général de l'ONU en s'adressant aux 15 Etats membres du Conseil, selon des propos rapportés par des diplomates. J'appelle le Conseil à s'unir pour soutenir mes efforts, a ajouté M. Annan, qui s'adressait au Conseil par vidéo-conférence depuis Genève pour lui rendre compte des premiers résultats de sa mission. A Genève devant la presse, M. Annan a expliqué que le Conseil de sécurité était préoccupé quant à l'impact de la crise si elle n'était pas traitée effectivement. L'envoyé spécial de l'ONU a expliqué qu'il fallait traiter la situation en Syrie avec beaucoup de prudence. J'espère que nous allons y arriver, a-t-il dit. Il a par ailleurs réitéré son appel à la fin de la violence et pour un accès humanitaire sans entrave, soulignant que le dialogue avec les autorités se poursuivait. L'ONU doit participer ce week-end pour la première fois à une mission humanitaire en Syrie, menée par le gouvernement, selon la responsable des opérations humanitaires des Nations unies Valerie Amos. Interrogé sur cette mission humanitaire, M. Annan a espéré que les humanitaires auront la capacité et l'indépendance pour travailler sur le terrain. Un double attentat à Damas fait au moins 27 morts Au moins 27 personnes, en majorité des civils, ont été tuées et 97 autres blessées, dans deux attentats samedi à Damas, a affirmé la télévision officielle syrienne. D'après elle, les attaques ont visé une direction de la police criminelle et un centre des renseignements. L'une des explosions a eu lieu entre le boulevard de Bagdad et le quartier al-Qasaa, tandis que la seconde s'est produite dans le quartier de Douar al-Jamarik (quartier de la douane), a précisé la télévision. La chaîne affirme en outre que "selon les premières informations, il s'agit de voitures piégées". Les premières images diffusées par la télévision officielle de l'attaque à Douar al-Jamarik montrent un corps calciné à bord d'une voiture encore fumante, présenté par la chaîne comme celui d'un "terroriste", des flaques de sang au sol ainsi que des colonnes de fumée s'élevant d'un bâtiment aux abords duquel des ambulances allaient et venaient. Plusieurs attentats ont eu lieu en Syrie depuis l'éclatement le 15 mars 2011 d'une révolte populaire hostile au président Bachar al-Assad.