Des affrontements ont opposé hier et la veille les forces de l'ordre égyptiennes à plusieurs milliers de supporters de l'équipe d'Al-Masry de Port-Saïd (nord) en raison de la suspension du club, une décision prise à la suite des émeutes qui s'étaient produites dans son stade en février dernier, et qui avaient fait au moins 73 morts, ont affirmé des témoins. Selon une source médicale, un adolescent a été tué par balle et 25 autres personnes blessées, souffrant essentiellement de problèmes respiratoires à cause des tirs de gaz lacrymogène. Les causes des violences meurtrières qui se sont produites dans leur stade au mois de février restent troubles. Des policiers, soupçonnés d'avoir aidé des supporters locaux à attaquer ceux du club rival, ont été inculpés, et des habitants de Port Saïd ont affirmé que des agitateurs venus de l'extérieur étaient responsables d'une grande partie du drame. Lors des dernières violences, des soldats égyptiens ont tiré des gaz lacrymogène et des coups de feu en l'air pour disperser les supporters de l'équipe d'Al-Masry, qui considèrent que les mesures prises à l'encontre de leur club sont injustes. Les violences ont commencé vendredi et se sont poursuivies jusqu'à hier matin. D'après des témoins, les manifestants ont mis le feu à des pneus, bloqué des routes, et se sont rassemblés devant un bâtiment administratif avant d'essayer d'y pénétrer. Des militaires et des policiers ont encerclé le bâtiment pour les empêcher d'y entrer. Les affrontements ont débuté après l'annonce officielle, par la fédération égyptienne de football, de la suspension du club d'Al-Masry pour deux saisons -jusqu'en 2013- et la fermeture de son stade pendant trois ans, des sanctions consécutives aux émeutes meurtrières du 1er février. La tragédie s'est déroulée à l'issue d'une rencontre qui s'est soldée par la victoire inattendue, 3-1, du club d'Al-Masry face à l'équipe d'Al-Ahly, basée au Caire. Des supporters ont alors envahi la pelouse. Certains ont été poignardés, tandis que d'autres sont morts étouffés alors qu'ils tentaient d'échapper à des individus armés de couteaux, de bâtons et de pierres.