L'Afrique parviendra-t-elle à en finir avec les conflits et les crises économiques successives qui font annuellement des milliers de victimes parmi les populations défavorisées et pauvres de nombreux pays du continent? La question mérite d'être posée au moment où l'actualité au niveau du continent noir est marquée par la tenue du sommet des chefs d'Etat africains à Accra, au Ghana, dont les travaux ont été ouverts avant-hier. Le premier point principal inscrit à l'ordre du jour des concertations que mèneront pas moins de 53 chefs d'Etat et de gouvernement africains est ainsi lié à la conception d'un gouvernement pour l'Union africaine. Le sommet est également marqué par le rapport d'évaluation sur l'Algérie, présenté par Mme Marie-Angélique Savané, membre du panel du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP), comme il sera aussi question de débattre du programme d'action que l'Algérie compte entreprendre pour améliorer l'état de la gouvernance. Le MAEP, en tout cas, a été créé dans le cadre du NEPAD (le nouveau partenariat pour l'Afrique) et son objectif consiste à encourager l'adoption de politiques, normes et pratiques, en vue de promouvoir la stabilité politique, la croissance économique et l'intégration régionale. L'ouverture des travaux de ce 7e Sommet du MEAP a été marquée, dimanche soir, par l'intervention du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui se trouve dans la capitale ghanéenne depuis vendredi dernier. A cette occasion, le chef de l'Etat a abordé diverses questions liées au développement dans les différents secteurs en Afrique. D'emblée, le président Bouteflika a estimé l'évaluation que le MAEP vient de faire sur l'Algérie est un exemple exprimant une certaine volonté pour l'instauration d'une manière effective des principes de la bonne gouvernance en Afrique. "Le rapport de haute tenue qui vous est soumis est une preuve édifiante de cette ferme détermination à contribuer concrètement à l'ancrage de la bonne gouvernance dans chacun de nos pays et sur notre continent", a souligné Bouteflika. Revenant sur les différentes étapes du processus de réformes engagé par l'Algérie, le chef de l'Etat a déclaré : "Ces dernières années, l'Algérie s'est engagée dans d'importants processus de transformation. Les efforts immenses, qui ont été ainsi déployés, ont été restitués dans leurs fondements, leur portée et leur finalité par l'exercice national d'auto-évaluation, menés conformément aux principes et orientations définis par le MAEP", avant d'ajouter que "le rapport d'évaluation du MAEP donne un aperçu des réalités et des perspectives algériennes dans ce qu'elles ont de positif. De même, il n'omet pas de relever les problèmes qui nous interpellent et à la solution à laquelle nous entendons-nous consacrer complètement". Le président Bouteflika a fait, ensuite, un rappel devant les dizaines de ses homologues africains, de certains défis que l'Algérie a dû relever durant sa marche de réforme, à commencer par la consolidation de la paix retrouvée après la longue et difficile période d'instabilité et d'insécurité, qui est "une parenthèse douloureuse dans notre histoire que nous avons entrepris de refermer par la réconciliation". "Tout en combattant le terrorisme, l'Algérie n'a pas renoncé à l'exigence d'une réforme profonde de son système socio-politique. La démocratie, les droits de l'Homme et les libertés publiques sont, aujourd'hui, des acquis de l'Algérie comme en témoignent la tenue régulière d'élections libres, la diversité de la composition du Parlement, le fonctionnement démocratique des institutions, l'expression libre des opinions, le développement prodigieux de la presse, la protection des droits de l'Homme et l'émergence de la société civile", a ajouté le président de la République avant de préciser que l'objectif d'avenir pour l'Algérie réside dans la volonté de la poursuite de la modernisation de l'Etat et de l'économie nationale. Mais le chef de l'Etat n'omet pas de rappeler que "cet élan vers la modernisation requiert un engagement soutenu dans la lutte contre les grands maux sociaux qui entravent le développement de la plupart de nos pays", comme la corruption et toutes les formes de la criminalité.