Un plan de prévention de la Blue Tongue (langue bleue), une maladie qui affecte particulièrement le bétail ovin, a été mis en œuvre à Sidi Bel Abbès. L'opération préventive, qui doit se poursuivre, jusqu'au mois de septembre prochain, touchera les sites d'élevages ovins situés dans les zones humides où prolifèrent des insectes dénommés Culicoides qui constituent les vecteurs de transmission de la maladie. Le traitement anti-parasitaire visera principalement, les zones d'élevages ovins. Appelée également fièvre catarrhale du mouton, la Blue Tongue est déjà apparue durant l'été dernier. Elle avait même touché plusieurs cheptels dans plusieurs régions du pays. C'est la raison pour laquelle, d'ailleurs, les autorités concernées ont pris l'initiative de mettre en place un dispositif de prévention pour éviter le scénario de l'année dernière. Et comme le meilleur moyen de lutte contre la Blue Tongue est la prévention, les services agricoles relevant du ministère de l'Agriculture appellent les éleveurs à améliorer les conditions d'hygiène autour de leurs troupeaux. Car, pour une meilleure efficacité des traitements, il faut améliorer l'hygiène, mettre des moustiquaires et des répulsifs et autres moyens de lutte contre les insectes à l'origine de la transmission de la maladie. Ils conseillent aux éleveurs d'éviter les mouvements de cheptel pour empêcher la propagation de la Blue Tongue. A noter par ailleurs que la Blue Tongue n'est ni contagieuse ni transmissible à l'homme. Cette maladie se transmet par les insectes piqueurs et n'est pas contagieuse d'animal à animal. Certes, elle peut toucher aussi bien les ovins que les bovins et mais ne représente aucun danger pour l'homme. Plusieurs types de vaccins ont été développés (atténués, inactivés, recombinants...), mais seuls les vaccins atténués ont fait l'objet d'une utilisation intensive sur le terrain.Il s'agit, en fait, d'une maladie très connue surtout en Afrique australe, en Amérique latine et dans quelques pays de l'Asie. Son arrivée en Algérie s'est effectuée à partir de la Tunisie où elle a été signalée, en 2000. Ce qui explique d'ailleurs, au départ, sa concentration à l'est du pays. Le premier cas de cette fièvre catarrhale du mouton a été signalé, en effet, dans une localité d'El-Tarf en juillet 2000. Depuis le virus s'est répandu dans plusieurs foyers de plusieurs communes de la wilaya. Il a atteint 2.661 têtes sur un total de 21.175 ovins. L'épidémie ne s'est pas arrêtée là, elle s'est propagée comme une traînée de poudre vers six wilayas de l'Est jusqu'à atteindre le Centre (Jijel) en un temps relativement court. Les wilayas touchées sont Skikda avec 1.277 cas, Souk Ahras (430), Annaba (500), Guelma (2.871), Oum El-Bouaghi (05}, Tébessa (35) et dernièrement Jijel avec 18 cas.Quant à la voie de transmission, le virus arrive par le biais d'un insecte propagateur, le moustique, vecteur qui a été lui-même souvent emporté par les tempêtes et les vents. En tout cas, aujourd'hui, les maladies animales transfrontalières continuent d'être une réelle menace et il est très difficile d'écarter tel ou tel Etat car aucun pays ne peut prétendre être à l'abri de ces maladies. En revanche, avec la mondialisation croissante, les systèmes de surveillance vétérinaire sont plus que vitaux, tant pour détecter les maladies que pour maîtriser les épizooties. Autrement dit, les services vétérinaires ne doivent pas être considérés comme un luxe mais doivent recevoir un appui pour éviter des catastrophes.