Rarement la conjoncture nationale n'aura autant justifié une consultation populaire au sommet de toutes les préoccupations. L'après 10 mai, en effet, marquera le début d'une nouvelle phase institutionnelle. La pleine action démocratique accordée par la loi à tout le monde symbolise à elle seule la fin de la méfiance des uns et des autres. A priori les partis politiques, qui, initialement, fondèrent leurs revendications sur la crainte d'une fermeture de l'espace d'expression et de liberté, devraient être satisfaits de cette confirmation de la détente politique. La démocratisation est d'autant plus urgente que des échéances majeures se profilent à l'horizon politique du pays. Aucune formation politique n'est écartée du jeu et chacun est libre de faire entendre sa voix dans ce concert pluraliste où seules devraient raisonner la sincérité et l'approche du peuple. Alors le chemin obligatoire que doivent emprunter les partis soucieux d'efficacité, apparaît comme le premier pas de prise de conscience de cette vitale nécessité. Elle n'est pas unique. Qui acceptera le peuple dans son verdict ? Tous ceux qui le veulent. A condition de ne pas appartenir à un " pacte " qui ne fait pas la belle des choses. La réalité récente prouve que la " pactonamie ", choisie par certains chefs de partis islamistes, est toujours dangereuse pour la démocratie et les acquis de la Nation, peut-être aussi inutile. Plus nombreux que jamais, plus confiants aussi, la famille des démocrates et des nationalistes entend que les élections législatives marqueront un tournant et qu'enfin les flots d'éloquence qui gagneront le pari de la démocratie seront de mise. Ceux-ci se montrent par leur expérience et leur ancrage dans la société, en avance d'initiative sur les autres et en total désaccord avec l'arrogance dangereuse répandue par certains " rêveurs " du passé. Toutes les conditions qui aideront à faire de cette échéance un nouveau et important jalon dans la promotion nationale, ont été créés. Avec un plateau de réformes, la notion irrévocable de la démocratie est née. Il ne fait pas de doute que cet événement verra l'unanimité de la famille politique soucieuse des intérêts du peuple confirmer cette tendance et apporter un appui politique et moral encore plus ferme pour hâter sa naissance. Si mobilisateurs qu'ils sont, les partis, pas tous heureusement, restent tout de même assez imprécis dans ce domaine et sur ce qu'ils peuvent apporter de nouveau et sur les questions de l'heure. Il faut dire dans ce sens que la lutte pour l'ancrage de la démocratie et sur ses impacts de mutations futures sur la base de la recherche des avantages de la population, constitue un impératif de la promotion d'une véritable action politique partisane. C'est dire que cette action devra se développer tout d'abord autour de la mobilisation maximum de l'électorat impliquant le recours en priorité à l'effort de sensibilisation sur l'importance du scrutin législatif à venir dans les prochaines semaines. Il s'agit d'œuvrer à transformer les mentalités inféodées, et d'observer les principes de la démocratie totalement ouverte, tout en refusant le discours démagogue, opportuniste et tous ceux qui sont inspirés par la " littérature rêveuse ", toutes les piétailles de la politique dont le comportement est mal digéré par le peuple. Des piétailles, on s'en doute, qui ne sont jamais de nature à susciter ni l'enthousiasme ni l'adhésion de la majorité des Algériens. Mais la réussite est à ce prix. Les élections législatives ne peuvent, en effet, être valables que si elles sont gérées avec prudence et discipline politique afin d'atteindre le chemin de l'honneur de cette démocratie. Cela commande une démarche vis-à-vis de l'ampleur politique et de la dimension que revêt le scrutin législatif, car il y a risque que l'antagonisme de ces piétailles se fasse de plus en plus dangereusement. Simultanément, le citoyen découvre avec anxiété que le discours rétrograde s'infiltre dans cette campagne pour se préoccuper de la vie privée même des gens. Mais faut-il croire qu'à cette conjoncture démocratique exceptionnelle, doivent correspondre une réflexion exceptionnelle et une solution exceptionnelle au projet de société et de traiter des problèmes, poser les problèmes du développement, du progrès et la stabilité. Aujourd'hui, après différentes péripéties et difficultés, après avoir surtout permis la naissance de la réconciliation nationale qui en " verdissant " a pris racine et corps, après avoir permis l'élargissement de la démocratie qui voit son horizon aussi s'élargir, le peuple algérien veut espérer que par l'entente, la contribution efficiente, la politique pratiquée par certains, se comporte d'une manière différente de celle des années 90. C'est parce que la phase actuelle est nourrie de messages que la réalisation de ses objectifs pourrait avoir valeur d'exemplarité. Aussi, ces rêveurs devraient se comporter d'une manière voyante, spectaculaire, d'abord pour consolider la paix et la stabilité, réduire leur antagonisme rétrograde et contribuer au progrès de la démocratie.