Au cours d'une conférence de presse, organisée mardi dernier au siège du parti, M. Abdelaziz Belkhadem , secrétaire général du parti du Front de libération nationale, a mis au défi ceux qui avaient collecté les signatures pour la convocation d'une session extraordinaire du Comité central de son parti et pour lui retirer la confiance, leur demandant de lui remettre la liste des signataires ou de la rendre publique à travers la presse. Au cours d'une conférence de presse au siège du parti M. Belkhadem a appelé les membres du Comité central qui s'étaient rassemblés lundi à lui remettre la liste des signatures, déclarant à ce propos: "Je les défie de me présenter ne serait-ce que la moitié des signatures des membres du Comité central, ou de les publier dans les journaux". Pour M. Belkhadem, il s'agissait d'un rassemblement de "quelques frères" du Comité central du parti FLN qui "revendiquaient la tenue d'une session extraordinaire de cette instance pour me retirer leur confiance et contester les listes des candidats aux prochaines élections législatives", ajoutant qu'il n'avait jusqu'à présent pas reçu cette liste. M. Belkhadem a en outre indiqué que seulement 71 membres étaient présents au regroupement de lundi et que certains parmi les présents n'étaient pas des militants du FLN, d'autres étaient des militants mais n'étaient pas membres du comité central, en plus de jeunes qui étaient venus uniquement pour scander des slogans. Selon le secrétaire général du FLN, les protestataires ont entrepris cette action parce qu'ils ne figuraient pas sur les listes des candidats aux législatives de 2012 et parce que leurs enfants n'avaient pas été choisis, indiquant à titre d'exemple que les membres du comité central en l'occurrence Abdelhamid Si Afif a demandé à être désigné tête de liste à Mostaganem, Boudjemaa Haichour a demandé à être candidat à Constantine, Bourzame dans la wilaya de Skikda. Pour M. Belkhadem, ces personnes n'influeront nullement sur le parti, et sont vouées à l'échec comme ce fut le cas pour le mouvement de redressement. Il a, d'autre part, précisé avoir reçu des correspondances de la part de militants du FLN. Certains voulaient l'informer qu'ils avaient retiré la confiance aux protestataires et annulé leurs signatures, d'autres avaient indiqué avoir signé dans le but de resserrer les rangs du parti et non pour le destituer et d'autres encore étaient étonnés de voir leurs noms figurer sur cette liste. Concernant les accusations dont il est l'objet et selon lesquelles il "aurait choisi des candidats qui n'étaient pas militants au sein du FLN, M. Belkhadem a rappelé que même "au sein du parti unique, je me souviens de l'instruction qui nous recommandait de choisir les deux tiers des candidats parmi les militants du parti et un tiers parmi les bons citoyens". Pour ce qui est de ces prétendues actions en prévision de la présidentielle de 2014, le SG du FLN a souligné que la candidature à la présidentielle est du ressort du comité central. Concernant une autre accusation selon laquelle il serait en train de livrer le parti aux islamistes, M. Belkhadem a rétorqué au passage que "si ces personnes croient pouvoir gagner la sympathie des autres en portant de telles accusations, qu'elles le fassent", appelant ces mêmes parties à s'adresser à la base si elles détiennent des preuves réelles. M. Belkhadem a tenu à préciser qu'il n'était pas contre la tenue d'une session extraordinaire si toutes les conditions sont réunies, ajoutant que le bureau politique s'intéresse à toutes les questions liées au parti y compris ce mouvement de protestation, mais dans les limites de ce que prévoient les statuts du parti. Les protestataires, qui ont annoncé avoir atteint 220 membres du Comité central, ont appelé au retrait de confiance à M. Belkhadem et au Bureau politique. Ils ont également appelé, dans un communiqué rendu public au terme d'une réunion organisée lundi matin au siège du parti, à la convocation, dans les plus brefs délais, d'une session extraordinaire du Comité central afin de "pouvoir, dans le cadre de la légalité et de la démocratie, sauver le parti et corriger sa trajectoire par l'élection d'une nouvelle direction pour la gestion de ses affaires". Le BP du FLN avait affirmé dimanche dernier que le secrétaire général du parti n'avait reçu aucune demande pour la tenue d'une session extraordinaire du Comité central du parti, ajoutant que M. Belkhadem était le seul habilité à convoquer les réunions du Comité central. Le BP avait rappelé, dans un communiqué publié à l'issue de sa réunion, que l'article 37 des statuts stipule que la tenue d'une session extraordinaire intervient à la demande du secrétaire général du parti ou les trois-quarts des 351 membres du comité. "Toute initiative visant à organiser une réunion ne répondant pas aux conditions est considérée comme illégitime, conformément à l'article 42 des statuts qui stipule que le secrétaire général est seul habilité à convoquer les réunions du Comité central, qu'elles soient ordinaires ou extraordinaires" a conclu M. Belkhadem.