La compagnie aérienne nippone Japan Airlines (JAL), rétablie après un placement sous redressement judiciaire, a annoncé, avant-hier, un bénéfice net annuel de 186,6 milliards de yens (1,80 milliard d'euros) pour l'exercice clos le 31 mars dernier, grâce à des économies drastiques. JAL dit avoir mis en oeuvre une stratégie qui lui permet d'être rentable après avoir éliminé de nombreux foyers de pertes (lignes dans le rouge, filiales superflues, etc.). Elle a ainsi dégagé un profit d'exploitation de 204,9 milliards de yens (près de 2 milliards d'euros) sur un chiffre d'affaires de 1 204,8 milliards de yens (un peu moins de 12 milliards d'euros). Des charges attendues en hausse dans les prochains mois, à cause notamment des tarifs du pétrole, devraient cependant amoindrir de 30% sur un an son bénéfice net et de 27% son gain d'exploitation pour l'exercice en cours qui sera clos le 31 mars 2013, en dépit de recettes attendues en augmentation de 1,2%. Durant l'exercice écoulé, "l'abandon des itinéraires peu performants et la réduction du nombre de types d'aéronefs de la flotte ont été suivis de diverses mesures destinées à garantir un meilleur équilibre entre la demande et la capacité, ainsi qu'à donner plus de souplesse à la compagnie pour répondre rapidement aux changements conjoncturels", a expliqué JAL dans un communiqué. L'ex fleuron national affirme être parvenu à minimiser l'impact sur sa rentabilité des aléas tels que le tremblement de l'ouest du Japon en mars 2011 et les terribles inondations en Thaïlande à l'automne, et ce en suspendant temporairement des vols pour éviter des rotations à vide. A l'inverse, la fréquence a été augmentée sur certaines destinations (Delhi, Honolulu) au vu de la demande robuste. L'utilisation plus large des partenariats au sein de l'alliance Oneworld, grâce notamment à l'accord de "ciel ouvert" avec les Etats-Unis, a permis à JAL de mieux profiter de la demande sur les lignes transpacifiques. JAL et son homologue britannique British Airways envisagent en outre une exploitation en commun des liaisons entre le Japon et l'Europe dans le but, là encore, de réaliser des économies sans réduire les prestations même si de facto la compagnie nippone offre moins de capacités (-16,8% sur un an pour les lignes internationales). Par ailleurs, sur le volet intérieur, bien que la fréquence des vols réguliers ait été réduite immédiatement après le désastre du 11 mars en raison de la baisse ponctuelle mais spectaculaire du nombre de passagers, une reprise a été constatée et, d'avril à juin, de nombreux vols supplémentaires ont été opérés dans la région sinistrée où le transport routier et ferroviaire a été perturbé. Le rebond s'est ensuite accentué en juillet, JAL affectant en outre de plus gros avions et des vols supplémentaires vers diverses destinations comme Sapporo (nord) et Okinawa (sud). Pour autant, la capacité totale sur les vols intérieurs a diminué de 13,5% sur un an. Concernant l'année en cours (avril 2012 à mars 2013), JAL reconnaît que les perspectives sont incertaines en raison de la situation économique mondiale secouée par la crise financière européenne et la hausse des prix du carburant liée aux risques géopolitiques au Moyen-Orient. JAL, qui pourrait solliciter un retour en Bourse dans le courant de l'année, se félicite néanmoins d'entrer dans une nouvelle phase avec la mise en exploitation de l'avion Boeing 787 "Dreamliner" dont la compagnie a commencé de recevoir les premiers exemplaires commandés, quelques mois après sa rivale et compatriote All Nippon Airways (ANA) qui la dépasse désormais en termes de chiffre d'affaires.