Notre bien-aimée diva, Warda al-Jazaïria, adulée pour sa puissante voix et ses chansons d'amour, s'est éteinte, avant-hier, à l'âge de 73 ans d'une crise cardiaque à son domicile au Caire. La "Rose algérienne" était connue dans le monde arabe pour ses chansons patriotiques durant la guerre d'Algérie. Née en 1939 en France de père algérien et de mère libanaise, Warda El Djazaïria, de son vrai nom Warda Ftouki, avait commencé sa carrière de chanteuse à Paris dans un établissement appartenant à son père. Warda avait commencé sa carrière à l'âge de 15 ans au Quartier latin à Paris dans un établissement appartenant à son père. Elle commence très jeune avec des reprises de chansons des plus grands, Oum Koultoum, Mohamed Abdel Wahab et Abdel Halim Hafez, avant d'interpréter ses propres chansons sur des airs composés par Sadeq Thuraya, son mentor tunisien. La dépouille mortelle était rapatriée, hier après-midi à Alger. L'enterrement aura lieu aujourd'hui au cimetière El-Alia. Condoléances du président Bouteflika à la famille Le président de la République M. Abdelaziz Bouteflika a adressé un message de condoléances à la famille de la chanteuse Warda El Djazairia, décédée, avant-hier. Le message du chef de l'Etat s'ouvre par cette évocation : "Sawt Younadi Ouhibouki ya biladi" (Une voix s'élève pour dire je t'aime ô mon pays), des paroles chantées par la diva de la chanson arabe qui auront couronné sa longue carrière artistique et consacré les derniers vers dédiés à sa patrie qu'elle a tant aimée", écrit-il. "Ouarda a été rappelée à Dieu alors qu'elle s'apprêtait à célébrer aux côtés de ses concitoyens et concitoyennes le cinquantenaire de l'indépendance et à y apporter sa contribution par ses créations sublimes, comme elle a eu à le faire durant la guerre de libération par son aide au FLN et aux représentations du gouvernement provisoire notamment au Liban", écrit encore le Président. Le président de la République poursuit : "La défunte a consacré toute son existence à son art, cet art qu'elle aura entièrement dédié à sa patrie. Elle chantera son pays à travers le monde et fera entendre la voix de sa patrie dans toutes les arènes de l'art, un don de soi qui scellera sa grandeur d'âme". "Warda est décédée en Egypte loin de sa patrie. Elle a certes passé sa vie au Caire où elle a gravi les marches de la gloire et côtoyé de grands artistes mais elle sera inhumée dans son pays, celui auquel elle aura voué un amour sacré avant de rejoindre l'Eternel", ajoute le chef de l'Etat. "En cette douloureuse circonstance, je prie Dieu Tout Puissant de lui accorder Sa sainte miséricorde, de l'accueillir en Son vaste paradis et d'assister les siens ainsi que la famille artistique dans cette épreuve", conclut du président Bouteflika dans son message. Débuts en Egypte Connue dans le monde arabe pour ses chansons patriotiques durant la guerre d'Algérie, Warda commence à travailler en Egypte où elle collabore avec des grands de la musique, comme Abdelwahab. Après l'indépendance de l'Algérie, elle retourne au pays et se marie en 1962. Dix ans plus tard, elle s'installe en Egypte où elle interprète quelques-unes de ses chansons les plus connues et joue dans plusieurs films. Elle atteint l'apogée de sa carrière après sa rencontre avec Baligh Hamdi, compositeur de renommée, qui devient son époux. Avec plus de 300 chansons, cette diva de la chanson d'amour a vendu plusieurs dizaines de millions d'albums durant sa carrière.