Avec une appellation aussi appropriée, la Grotte merveilleuse de Ziama Mansouriah n'a pas pris une ride depuis sa découverte qui remonte au début siècle dernier, tant elle conserve le même attrait. De nombreux visiteurs, en quête de connaissance ou poussés par le désir d'approcher et de toucher du regard des formes pétrifiées, les unes plus surprenantes que les autres, visitent chaque année, et particulièrement en période estivale ces grottes merveilleuses. Avec un décor de stalactites et de stalagmites, créé selon une architecture dont seuls le temps et la nature détiennent le secret, meuble une immense salle souterraine qui n'est pas sans rappeler les fameux trésors de la caverne d'Ali Baba. Située à 35 km à l'ouest de Jijel, sur la route nationale 43, cette excavation mise au jour en 1917 lors des travaux pour l'ouverture du tronçon routier Jijel-Béjaïa est en fait un trésor naturel à préserver, rappellent les responsables du Parc national de Taza qui en assurent la gestion. L'intérieur de cette grotte spacieuse qui baigne dans une température constante de 18 degrés centigrades, avec un taux d'humidité variant entre 60 % et 80 % est surtout frappant par l'impressionnante richesse en stalactites et stalagmites présentant des formes diverses et étranges. Le visiteur est en face de la Tour de Pise, de Bouddha ou d'une mère allaitant son bébé. Le regard du touriste ne se lasse pas de s'abandonner à l'observation des formes ou des configurations humanoïdes, animales auxquelles viennent s'ajouter des sons cristallins qui suggèrent le spectacle d'un étrange opéra des abysses. Ce joyau de la nature souterraine, si captivant que le visiteur se sent littéralement happé dans un univers hitchcockien, fut à l'origine de la création même du parc national de Taza, soutiennent les responsables de cet établissement qui invitent avec insistance le visiteur à ne rien faire qui puisse dégrader les lieux. Pour rappel, une première disposition législative pour son classement a été prise en date du 12 avril 1948. A l'indépendance du pays, une ordonnance relative aux fouilles et à la protection des sites et monuments historiques l'a intégré comme monument naturel à protéger. Cette grotte qui fait partie intégrante du territoire du PNT, classé réserve de biosphère depuis 2004 par le Conseil international de Coordination du MAB, constitue une pièce maîtresse et le symbole par excellence du parc, souligne-t-on au PNT. Quatre-vingt-quinze ans après leur découverte, ces grottes qui ont résisté aux vicissitudes du temps craignent cependant la main de l'Homme qui risque de les effacer à jamais. Tout visiteur, par le respect de ce qui l'entoure lors de sa présence dans ces lieux, a une part importante à prendre dans la conservation de ce fragile patrimoine pour que l'émotion puisse être partagée pendant encore quelques milliers d'années, soulignent encore les responsables du parc en signe de message et d'invite à la protection et à la sauvegarde de ce trésor inestimable.