Jalonnée de nombreux sites aussi féériques les uns que les autres, la corniche jijelienne reste une destination qui ne cesse d'attirer des visiteurs, même lorsque l'été n'est plus là. Outre les plages de sable fin dessinant de jolies bandes dorées en contrebas, cette route sinueuse, située à flanc de montagne, lovée entre le bleu de la mer et la verdure des forêts, regorge d'endroits quelquefois étranges qui attirent de nombreux curieux et visiteurs, tout au long de l'année. Les légendaires Grottes merveilleuses de Ziama Mansouriah et les grottes de Ghar el baz, objets, ces dernières années d'actions de valorisation salutaires, constituent un passage obligé pour tout visiteur. Défini comme "musée de la préhistoire", la Grotte du faucon (Ghar el baz) a été ouverte au public, en juillet 2006, après son aménagement en musée. Pauvre en stalactites et stalagmites, cette excavation dont l'entrée fait face à une plage, le long de la route nationale Jijel-Bejaia, abrite des statues d'êtres préhistoriques, exécutés de manière étonnamment réaliste, qui renseignent sur le passé lointain de cette région. Des répliques d'hommes préhistoriques et de dinosaures cohabitent dans ce grand espace digne d'un décor hitchcockien, agrémenté de cascades d'eau façonnées par la main de l'homme ainsi qu'un écran géant pour la projection de documentaires vidéo sur la préhistoire. Le nom de Ghar el baz a été attribué à cette grotte par la population locale, allusion à un rocher se trouvant à l'intérieur et qui rappelle de façon étrange la forme d'un faucon, note un responsable de la direction du Parc national de Taza (PNT), précisant que ce lieu a été aussi, pendant longtemps, un refuge pour les chauves-souris. L'accès à ce gouffre se fait par des escaliers aménagés. Dans cet espace moite et balayé par un jeu de lumière psychédélique, la température ambiante avoisine les 16 degrés centigrades, en été, et paradoxalement, en hiver, elle monte de plusieurs crans. Ce genre de grottes aurait des vertus curatives pour lutter contre le stress, quoique jusque-là aucune expérience professionnelle n'y a été menée, dit-on. Toujours est-il qu'un séjour de quelques heures, tout en appelant à la méditation, améliore le confort psychique et physique. Au pied de l'imposante montagne faisant face à la grande bleue, le visiteur découvre une réplique d'un grand brachiosaure, probablement un gigantesque dinosaure herbivore. Cet animal avait la longueur d'un court de tennis, était aussi haut qu'une maison de trois étages et pesait l'équivalent de dix éléphants. Cette créature qui pouvait avaler jusqu'à 1.500 kg de nourriture par jour, aurait existé il y a 150 millions d'années en Tanzanie et en Algérie, ainsi que dans l'ouest de l'Amérique du Nord. Autre féérie dans cette grotte (parmi tant d'autres), créature aussi étrange et mythique, le quetzalcoaltus, l'une des plus grandes espèces volantes de tous les temps avec ses 10 mètres d'envergure. Les Aztèques ont surnommé ce reptile datant de l'ère du Crétacé de "serpent à plumes". Enfin, l'homme de Cro-Magnon est le spectacle le plus couru dans cet abri naturel par tous les visiteurs qui ne manquent pas d'immortaliser leur présence à côté de deux hommes, l'un debout et le second assis, face à un feu de bois allumé, avec en arrière plan la façade d'une caverne. Dans cette impressionnante grotte, les visiteurs sont conviés à contempler de véritables merveilles dans un décor remarquable simulant des effets sonores et des cris effroyables d'animaux pour recréer l'époque de l'homme primitif. Non loin de Ghar el baz, une autre halte attire l'attention et l'intérêt des visiteurs : les Grottes merveilleuses. Découvertes au hasard d'un coup de pioche en 1917, lors du creusement d'un tunnel pour la réalisation de la route en direction de Bejaia, ces grottes méritent leur appellation de "merveilleuses", tant leur décor intérieur naturel fascine et constitue un vrai régal pour les yeux. L'on y découvre des formes géométriques aussi étranges les unes que les autres, façonnées par le temps et qui rappellent, selon l'imagination de chacun, la statue de la Liberté, Bouddha, la tour de Pise, un chapeau chinois, un pied de chameau ou encore des éléphants. De curieuses concrétions calcaires qui mettent beaucoup de temps pour se former, alors qu'elles sont souvent l'objet de dégradations de mains malveillantes. Ces grottes qui ne désemplissent pas, notamment en période estivale, ont elles aussi une température ambiante de 18 degrés centigrades en été. A deux pas du nouveau tunnel monobloc et du pont enjambant Oued Dar el Oued, cette féerie de la corniche de Jijel avec ses panoramas à couper le souffle û gérée actuellement par le parc national de Taza û a signé la renommée de l'antique Choba Municipum, l'actuelle Ziama Mansouriah, depuis qu'elle a reçu sa première visite il y a plus de 70 ans.