La troisième banque italienne, Banca Monte dei Paschi di Siena (BMPS), envisage de faire appel à l'aide de l'Etat à hauteur d'un milliard d'euros pour se mettre en conformité avec les nouvelles règles en matière de fonds propres, a rapporté, hier, La Repubblica. Selon le quotidien, l'hypothèse la plus probable pour la banque est une nouvelle émission d'obligations réservées à l'Etat baptisées Tremonti-Bonds (du nom du ministre des Finances de l'ancien gouvernement Berlusconi, Guilio Tremonti), pour un montant d'au moins un milliard d'euros. En 2009, en pleine crise financière, BMPS avait déjà bénéficié du plan d'aide gouvernemental à hauteur de 1,9 milliard d'euros. La banque s'est refusée à tout commentaire. BMPS - qui a été fondée en 1472, ce qui en fait la plus ancienne banque encore en activité dans le monde, doit trouver 3,267 milliards d'ici la fin du mois de juin pour atteindre un ratio de fonds propres durs de 9% et se mettre ainsi en conformité avec les exigences de l'autorité bancaire européenne (EBA). La banque, qui a déjà augmenté son capital de plus de 2 milliards d'euros l'an dernier et ne veut pas de nouveau faire appel au marché, compte lever ces capitaux en procédant notamment à des cessions dont celle de sa filiale Biverbanca. Mais il lui manquerait encore autour d'un milliard d'euros, ce qui l'a amené à envisager d'avoir de nouveau recours à l'aide de l'Etat. Selon la Repubblica, BMPS avait envisagé dans un premier temps d'émettre des obligations convertibles au profit d'investisseurs institutionnels mais cet instrument serait plus risqué et plus cher. L'examen du nouveau plan stratégique 2012-2015 par le conseil d'administration de la banque, qui devait avoir lieu, hier, a été repoussé à aujourd'hui. Le tandem formé par le nouveau directeur général Fabrizio Viola et le nouveau président Alessandro Profumo, ancien patron du géant UniCredit, présentera ce plan, demain, à la communauté financière. Très exposée à la dette italienne, BMPS avait achevé l'année 2011 sur une perte de 4,69 milliards d'euros en raison de dépréciations massives destinées à faire le ménage dans son bilan. Au premier trimestre 2012, son bénéfice net a chuté de 61,2% à 54,5 millions. La semaine dernière, l'agence Standard and Poor's (S&P) a mis la notation de la banque sous surveillance négative.