Les analystes prévoient que vingt établissements seront contraints de lever des fonds à l'issue des tests de resistances, dont les résultats seront connus fin juillet. Un nombre non négligeable d'établissements européens serait convalescent. Les analystes estiment que plus de vingt banques seront contraintes de lever plus de 30 milliards d'euros, suite aux tests de resistance. Ces tests, qui doivent être publiés fin juillet, sont censés rendre compte de la capacité des établissements bancaires à soutenir des conditions économiques et financières extrêmes, notamment en cas de nouvelles dépréciations d'actifs. Déjà, des signes laissent entrevoir les difficultés du secteur. Hier, les banques ont demandé davantage de liquidités que prévu auprès de la Banque centrale européenne (BCE), illustrant le fait que les établissements restent incapables de se refinancer entre eux, et que des doutes planent sur l'état de leurs bilans. Ainsi, au terme d'une opération de refinancement spéciale de la BCE, 78 banques ont emprunté un peu plus de 243 milliards d'euros. Les dernières déclarations d'Axel Weber ont également semé le doute. Le gouverneur de la Bundesbank -la banque centrale allemande - a en effet demandé aux établissements allemands de se préparer à lever des fonds en urgence, au cas où ils ne passeraient pas les tests de résistance. Les banques régionales allemandes, ainsi que Monte dei Paschi et Banca Popolare di Milano en Italie, Banco Popular en Espagne ou les établissements grecs, portugais ou irlandais seraient les plus vulnérables. Banca Monte dei Paschi di Siena et Banca Popolare di Milano ont démenti vendredi avoir besoin d'argent frais en réaction à un article du Financial Times les citant parmi les banques pouvant avoir besoin de capital après les tests de résistance. Dans un communiqué, Banca Monte dei Paschi di Siena (BMPS), la troisième banque italienne, a indiqué que ces informations étaient "totalement infondées". Les opérations effectuées pour renforcer davantage les ratios de fonds propres, par ailleurs tout à fait adéquats aujourd'hui, respectent le calendrier", a ajouté la banque qui a fait appel l'an dernier au plan de soutien du gouvernement italien à hauteur de 1,9 milliard d'euros. Banca Popolare di Milano (BPM) a indiqué de son côté qu'elle "n'avait jamais participé à de tels tests" de résistance au niveau européen. Dans tous les cas, la banque, qui a conduit des tests en interne, assure qu'elle "n'a aucune nécessité de procéder à un renforcement de ses fonds propres". Citant des banquiers et des analystes du secteur, le Financial Times indique vendredi que jusqu'à vingt banques européennes pourraient avoir besoin de renforcer leurs fonds propres pour un montant total allant jusqu'à 30 milliards d'euros, à l'issue des tests de résistance conduits au niveau européen. Outre les deux banques italiennes, le FT cite la banque espagnole Banco Popular et des banques grecques, portugaises et irlandaises sans toutefois faire d'exemple précis. Les dirigeants des pays de l'UE sont tombés d'accord mi-juin pour publier les résultats des tests de solvabilité de leurs banques, afin de rassurer les marchés. Ces résultats doivent être annoncés durant la seconde quinzaine de juillet. Le gouverneur de la Banque d'Italie, Mario Draghi, avait fermement démenti mercredi des chiffres parus dans La Stampa sur un éventuel besoin en capital de 25 milliards d'euros des trois plus grandes banques italiennes (UniCredit, Intesa Sanpaolo, BMPS), soulignant qu'il fallait du temps pour conduire les tests.