Les Etats-Unis ont mis en garde,avant-hier, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 pays) contre une éventuelle intervention dans le Nord du Mali, tombé aux mains d'islamistes armés. Lors d'une audition au Congrès, le secrétaire d'Etat adjoint chargé des questions africaines, Johnnie Carson, a apporté son appui à la Cédéao, actuellement réunie en sommet en Côte d'Ivoire, dans son projet d'envoyer une force de 3 300 hommes au Mali. Mais M. Carson a estimé que ce contingent devrait s'efforcer de stabiliser le Sud du pays et ne pas s'aventurer dans le Nord. "Il faut se rendre compte que le gouvernement au Sud n'a plus de force armée digne de ce nom", a déclaré M. Carson devant la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants. Le responsable de la diplomatie américaine a qualifié Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et le mouvement islamiste Ansar Dine de dangereux et mortels, tout en soulignant qu'ils étaient relativement petits et ne faisaient pas peser de menace sur les Etats-Unis. Comme l'Algérie a réglé efficacement les problèmes de l'extrémisme islamiste et du terrorisme, beaucoup de gens ont traversé la frontière pour passer au Mali, un territoire immense et très peu peuplé, a observé M. Carson. La Cédéao demande à l'ONU d'accélérer l'envoi d'une force Des dirigeants ouest-africains réunis, avant-hier, à Yamoussoukro ont appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à accélérer en vue de l'adoption d'une résolution autorisant l'envoi d'une force régionale au Mali contre les groupes armés qui contrôlent le Nord. Le sommet se félicite de l'attention particulière accordée par le Conseil de sécurité des Nations unies à la requête de la Cédéao pour une résolution autorisant le déploiement des troupes au Mali sous le chapitre VII des Nations unies, et exhorte le Conseil de sécurité à accélérer le processus, indique le communiqué final. La Cédéao prépare depuis plusieurs semaines l'envoi éventuel d'une force au Mali, dont l'effectif est actuellement fixé à quelque 3.300 hommes. Mais elle a besoin, avec l'Union africaine (UA), d'un soutien international à une telle opération, et d'un appui notamment logistique des Etats-Unis et de la France.