L'agriculture retrouve sa véritable place dans le Sud La wilaya d'El Oued se trouve dans le peloton de tête des régions productrices à l'échelle nationale, d'après les responsables de la direction de services agricoles (DSA) de la wilaya. L'oléiculture a suscité, de son côté, l'intérêt des agriculteurs de la wilaya qui ont relevé le défi dans cette région du Grand erg oriental par la réalisation d'une production de 15.000 qx d'olives, dont 6.000 qx d'olives de table et le reste destiné à la production de d'huile. Plus de 23.000 litres d'huile d'olives ont été produits cette saison à la faveur de l'existence de trois huileries opérationnelle, auxquelles devront s'ajouter deux autres d'ici à 2015. D'autre part, a production laitière connaît un développement continu dans la wilaya de Ghardaïa où la zone de Guerrara est devenue, grâce à la disponibilité d'une surface agricole mise en valeur de 4.150 ha, le bassin laitier de la wilaya avec une production laitière de 15.000 litres par jour (L/J) réalisée par trois mini-laiteries. Les projections de la DSA tablent, à horizon 2014, sur une production laitière annuelle de 23.000 millions de litres, contre une production moyenne actuelle de 18 millions litres. Pour la DSA de Ghardaïa, la production laitière, ayant bénéficié du soutien du Fonds national de développement et de régulation (FNDRA), a donné lieu à des résultats "probants" traduits par l'augmentation de la production du lait cru de 2.535.312 litres en 2000 à plus de 8.634.762 millions de litres en 2011, soit une hausse de 300%. Le secteur des transports, tous modes confondus, a enregistré lui aussi, ces dernières années, un développement remarquable, à l'instar du transport ferroviaire qui a bénéficié d'action d'extension et de réhabilitation pour booster le développement multidimensionnel des régions du Sud. Dans la région du Sud-est, il est relevé la mise en service en octobre 2010 du chemin de fer reliant Biskra à Touggourt (Ouargla) pour atteindre prochainement, à la faveur du projet de boucle du Sud, les wilayas de Ouargla, via Hassi-Messaoud, puis Ghardaïa avant de rejoindre la wilaya de Laghouat. Un projet, à l'étude actuellement, portera sur la jonction de cette boucle avec celle du Sud-Ouest à travers la ligne ferroviaire Adrar-Ghardaïa via les villes de Timimoune et d'El-Meniâ, en plus d'autres opérations, en cours d'étude, portant réalisation de tramway (Ouargla et Béchar) et de nouveaux services publics de transport urbains. A ces projets vient se greffer le développement des infrastructures aéroportuaires par la réalisation de nouveaux aérodromes et la réhabilitation, l'extension et l'aménagement d'autres, en vue de les mettre aux normes internationales de transport. Les énergies renouvelables Il est à relever, dans ce cadre, la réalisation de la centrale hybride (gaz-solaire) de production d'électricité de Hassi-R'mel (110 km au sud de Laghouat), un des mégaprojets énergétiques nationaux, qui est entré en service juillet 2011 et a été connecté au réseau national d'électricité. S'étendant sur une assiette foncière de 64 hectares, ce projet, d'un coût de 350 millions de dollars, assure une production électrique de 150 mégawatts, dont 120 mégawatts à partir du gaz et le reste de l'énergie solaire. Un autre projet d'énergies renouvelables portant sur la réalisation, pour un coût de 3,5 milliards DA par la société mixte algéro-française "Cégelec" du premier parc de l'énergie éolienne, est projeté dans la wilaya d'Adrar pour la production initiale de 10 mégawatts. La transsaharienne S'agissant du secteur des travaux publics, les wilayas du Sud ont bénéficié de plusieurs opérations développement, dont la Transsaharienne, longue de 3.000 km, à partir d'Alger, au Nord du pays, vers l'extrême sud du pays, constituant un axe stratégique pour impulser le développement économique entre l'Algérie et les pays africains limitrophes. Susceptible de hisser la capitale de l'Ahaggar à une plaque tournante de ce développement, après l'achèvement de la partie du projet située en territoire Nigérien, ce projet, dont une tranche de 420 km en a été réalisée entre Tamanrasset et In-Guezzam, devra ouvrir de larges horizons au développement économique africain. La réalisation et la modernisation du réseau routier pour l'amélioration du trafic, la réalisation d'ouvrages pour la prévention des débordements des oueds et des inondations, font partie des autres opérations de développement concrétisées au profit des régions du Sud. La qualité de vie des Algériens L'Algérie du 3é millénaire est en fait celle des grands chantiers, des grands défis économiques avec un programme quinquennal de développement de quelques 286 milliards de dollars, à l'ombre d'une politique sociale tournée vers l'amélioration des conditions de vie des algériens. Les temps ont changé, depuis les premiers moments de l'indépendance marqués par une énorme demande sociale et une pression sur les services sociaux de base : aujourd'hui, les objectifs sont orientés vers la qualité de vie des Algériens, un meilleur accès aux services sociaux, et l'amélioration des indices de consommation. Pourtant, au lendemain de l'Indépendance nationale, il fallait tout faire, tout construire : mettre en place les fondements d'une économie prospère avec la nationalisation des hydrocarbures, former les cadres algériens pour prendre en charge les énormes besoins du pays et donner à l'international l'image d'un pays ''en construction''. Aux yeux des experts du Fonds monétaire international (FMI), l'Algérie est l'un des pays les plus solvables dans le monde, avec des réserves de change de plus de 200 milliards de dollars prévues à la fin 2012. Une bonne santé financière qui a incité les responsables du Fonds à solliciter les autorités algériennes pour contribuer à la reconstitution des réserves du FMI. Dans son dernier rapport semestriel sur les perspectives économiques mondiales publié fin avril dernier, la Banque mondiale table sur une croissance de 2,6% pour l'Algérie en 2012, qui devrait se raffermir pour s'établir à 3,2% en 2013 et 3,6% en 2014. Les projections de la BM pour l'année 2012 sont en deçà des prévisions faites par le FMI en avril dernier qui prévoit pour le pays, une croissance de 3,1%, mais se rejoignent quasiment pour l'année 2013 puisque le Fonds estime que la croissance du PIB algérien sera de 3,4%. La BM relève également que la balance des comptes courants de l'Algérie restera positive pour représenter un taux de 12,7% du PIB en 2012, de 9,8% en 2013 et de 7,6% en 2014. A fin 2011, les réserves de changes de l'Algérie étaient de 182,22 MDS USD (38 mois d'importation), la dette extérieure a été réduite à 4,4 MDS USD, et la croissance avait atteint 2,4% et 5,2% hors hydrocarbures, alors que les pressions inflationnistes étaient très fortes (5,7%). Plan quinquennal 2010/2014 Sur le plan interne, tous les efforts sont orientés vers l'amélioration des conditions de vie des algériens: éducation, santé, services sociaux de base, transports, routes, AEP etc... En tout, le programme quinquennal 2010-2014 devrait consommer une enveloppe globale de 286 milliards de dollars. Un effort significatif pour le peuple algérien dont les besoins sont clairement identifiés : amélioration de l'accès aux services sociaux de base, qualité de vie et utilisation des moyens modernes et contemporains dans la vie de tous les jours. Ce n'est là, pourtant, cinquante années après l'Indépendance nationale, pas le moindre des ''bienfaits'' de la prospérité économique du pays, qui a besoin d'être poursuivie. Le tableau n'est pas également ''idyllique'', puisque des ''points noirs'' subsistent encore en matière de prise en charge des besoins de larges franges de la population algérienne. Et particulièrement dans le contexte socio-économique actuel, marqué par un gonflement de la demande sociale, notamment en termes d'emplois, de logements, de santé et d'éducation. Le président, Abdelaziz Bouteflika, avait en fait lui-même relevé au mois de décembre dernier lors des assises nationales sur le développement local et les attentes citoyennes que les efforts considérables de l'Etat de ces dernières années en matière de couverture de la demande sociale et d'amélioration des conditions de vie des citoyens ''ne sont malheureusement pas soutenus par une administration locale défaillante''. Ressources hydriques, santé, éducation, enseignement supérieur, routes, transports, énergie, habitat, sont autant de secteurs bénéficiant de la sollicitude des pouvoirs publics pour un seul objectif: améliorer les conditions de vie des algériens, assurer la couverture de l'ensemble de leurs besoins, et donner à l'algérien cette assurance qui fait de lui un citoyen dans un pays définitivement libéré du joug colonial. Le secteur de la santé La décennie post-indépendance (1962-1972) était marquée par un manque flagrant de médecins, l'Algérie ne disposait alors que de 500 médecins pour 10,5 millions d'habitants. Les données statistiques de cette période révèlent une augmentation de la moralité infantile de l'ordre de 180 décès pour chaque 1000 naissances vivantes. Le cinquième d'entre eux décédaient avant l'âge d'un an en raison de la propagation de maladies infectieuses et du manque de vaccination qui ne dépassait pas 10%. La mortalité maternelle était aussi élevée et atteignait 230 décès pour chaque 1000 habitants. Le manque de ressources financières, a rendu l'Algérie à cette époque, totalement impuissante devant la propagation des épidémies qui ont entraîné une mortalité effarante et un grand nombre d'handicapés au sein de la société. Concernant la décennie (1972-1982) elle s'est distinguée, selon Pr Chachoua, par l'adoption d'une politique sanitaire qui reposait sur trois axes, l'instauration de la gratuité des soins à partir de janvier 1974, la réforme des études médicales dans le but d'améliorer la qualité de l'enseignement et de mieux maîtriser l'encadrement des flux d'étudiants et enfin la mise en place des unités de soins de base. Cette décennie, a-t-elle souligné, a été caractérisée par une explosion démographique et la propagation de maladies a transmission hydrique et zoonoses nécessitant une prise en charge intersectorielle. Quant à la période allant de 1982 à 1992, elle a vu la réalisation de nombreuses infrastructures sanitaires en particulier d'hôpitaux généraux de polycliniques et centres de santé dans le but d'étendre la couverture sanitaire à tout le territoire national. Durant la même décennie le secteur a vécu un événement important celui de la réalisation de 13 centres hospitalo-universitaires (CHU) chargés des soins, de la formation et de la recherche scientifique. Ces structures ont contribué à la promotion de la formation médicale et paramédicale et permis l'émergence de compétences nationales qui ont brillé lors de rencontres internationales par des communications de haut niveau. La décennie suivante (1992-2002) était, selon la même source, riche en réalisations. Plusieurs établissements de soutien à l'action du ministère ont vu le jour à l'instar du laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques, l'institut Pasteur d'Algérie, devenu un laboratoire de référence pour l'organisation mondiale de la santé en matière d'expertise virologique et de surveillance de la résistance des germes aux antibiotiques. La dernière période s'étalant de 2002 à 2012 a démontré, selon Pr Chachoua, que le système de santé avait atteint ses limites et souffrait d'un certain nombre de dysfonctionnements structurels et organisationnels que rencontrent les établissements ce qui a emmené les pouvoirs publics à initier la politique de la réforme hospitalière qui vise la planification et l'organisation de l'offre de soins. Les pouvoirs publics ont entamé l'application d'une nouvelle réglementation des établissements de santé en 2007 avec pour objectif de séparer les établissements hospitaliers de ceux assurant les soins de base. Un nouveau découpage a touché les établissements de santé à l'instar des établissements publics hospitaliers et les établissements publics de santé de proximité qui comprennent les salles de soins ainsi que les polycliniques. Le secteur a bénéficié de 2005 à 2009 d'une enveloppe financière de 244 milliards de da d'investissement public pour la réalisation de 800 infrastructures hospitalières et de proximité. Le secteur a réalisé durant la dernière décennie plusieurs acquis en matière de généralisation de la couverture de vaccination de l'ordre de 90%ce qui a contribué à juguler de nombreuses maladies graves responsables de décès et d'handicaps qui sévissaient dans les premières années post-indépendance, le recul de la mortalité infantile atteignant les seuils recommandés par l'OMS et la baisse de la mortalité maternelle de 5% chaque année.