Le forage d'un deuxième puits d'exploration pétrolière sur le gisement au large de la Guyane a commencé, ont annoncé, hier, la compagnie Shell et une société partenaire de ce projet, objet d'un bras de fer avec l'ex-ministre de l'Ecologie Nicole Bricq. Comme prévu par Shell France le 23 juin, le navire de forage Stena Drillmax ICE a débuté le 6 juillet ses opérations sur le GM-ES-2, le deuxième puits du permis de Guyane Maritime, indique la petite compagnie britannique Northern Petroleum dans un communiqué. Une porte-parole de Shell France, la filiale du géant anglo-néerlandais, a confirmé l'information, précisant que le lieu du forage était identique au premier afin de confirmer la découverte. Lorsque ce nouveau forage sera terminé, un autre doit suivre à quelques kilomètres en 2012 puis deux autres en 2013, a-t-elle précisé. Shell est devenu en février l'opérateur de ce permis dont il détient 45% des parts, devant le britannique Tullow Oil (27,5%), le français Total (25%). Restent 2,5% que se partagent à 50% Northern Petroleum et sa compatriote Wessex. La découverte de pétrole au large de la Guyane avait eu lieu l'an dernier, lorsqu'un premier forage de Tullow avait rencontré une couche épaisse de 72 mètres de brut, à une profondeur proche de 6 000 mètres (2 000 mètres d'eau et près de 4 000 mètres sous le fonds de l'océan). Si elle avait ouvert la perspective économique d'un puits significatif de pétrole dans les eaux françaises, elle avait aussi suscité l'inquiétude d'écologistes. Des recours ont ainsi été récemment déposés à Cayenne contre les arrêtés autorisant les forages. Après un bras de fer avec l'ex-ministre de l'Ecologie Nicole Bricq, qui avait annoncé vouloir remettre à plat tous les permis d'exploration pétrolière, Shell a reçu fin juin deux arrêtés préfectoraux l'autorisant à lancer sa campagne de forage. Lors d'un remaniement critiqué par les écologistes, Mme Bricq avait été remplacée par Delphine Batho. Si elle n'a pas suspendu les permis, cette dernière a confirmé que le code minier français, que certains jugent trop peu exigeant financièrement et écologiquement pour les compagnies, ferait l'objet d'un projet de loi de réforme d'ici la fin de l'année. Sur la base du premier forage, Shell a dit espérer un gisement d'au moins 300 millions de barils de brut. Les éléphants, les plus grands gisements pétroliers, sont ceux qui dépassent 1 milliard de barils.