Programme d'aménagement côtier algérois (PACA) en cours de réalisation: L'Union européenne verse 34 millions d'euros pour la protection du littoral algérien

La Commission européenne (UE) vient de débloquer 34 millions d'euros pour soutenir le Programme algérien d'aménagement côtier algérois (PACA), initié par le département ministériel de l'aménagement du territoire depuis le mois d'octobre 2006. Le PAC vise, selon ses concepteurs, à lutter contre l'urbanisation galopante, la surexploitation des ressources, l'érosion côtière, la dégradation des sites naturels et culturels ainsi que la pollution urbaine, industrielle et agricole. L'aide européenne servira à appuyer " un plan national climat, un dispositif de suivi écologique du littoral, des plans de gestion des aires protégées et des analyses des coûts des investissements publics et des coûts récurrents ". L'Algérie a donc lancé un vaste programme de protection de l'environnement et de lutte contre la désertification dans le cadre de la politique nationale d'aménagement du territoire. Mais l'intervention européenne veut insister sur la zone côtière algéroise, qui abrite près de 5 millions d'habitants et donc plus de dégradations écologiques. L'aide européenne ne vient donc que se greffer au PACA lancé par l'Algérie il y a plus de 8 ans. Ce programme prévoit déjà un suivi écologique du littoral, des plans de gestion des aires protégées. Plusieurs programmes spécifiques de secteurs ont été adoptés, notamment sur la désertification, la gestion des déchets et la protection des zones côtières et marines. L'aide de l'UE s'inscrit dans le renforcement de ce dispositif déjà en place, en mettant l'accent sur le renforcement des capacités d'analyse et de suivi, sur la transparence financière et la sensibilisation des populations sur la préservation écologique du littoral. Le littoral algérien est très fragilisé par les pollutions notamment côtière et marine, selon la commission européenne qui souligne des menaces les plus importantes en Méditerranée. Ses ressources naturelles telles que la biodiversité, la qualité des eaux, subissent de fortes pressions à cause de nombreux éléments agressifs comme la densification urbaine, les activités économiques et industrielles qui ont un impact conséquent sur l'environnement de cette zone et le bien-être de la population. Cette dernière a tourné il y a longtemps le dos à la mer. Il est donc indispensable, recommande le PACA, de se pencher sur le suivi des travaux en termes de qualité de l'air, de gestion des ressources d'eau, des déchets, de protection de la nature, en faisant barrage aux pollutions marines et à la désertification. Les travaux d'aménagement et de dépollution de l'oued El Harrach sont déjà entamés sous le contrôle d'un bureau d'études coréen pour faire de cet espace une zone comparable au Jardin d'Essai en termes notamment de biodiversité, selon Abdelmalek Sellal, ministre des ressources en eau. Au niveau de Bab el oued, une longue maquette est déjà installée sur la place Mira pour annoncer le lancement imminent des travaux qui vont atteindre la côte de Sidi Fredj dans un premier temps. Il en est de même d'une autre installée du côté de l'autoroute de l'ALN pour indiquer l'aménagement de cette côte pour en faire " une promenade de la baie d'Alger ". Les travaux d'aménagement de la place " Franco " ( Rais Hamidou) pour en faire un port de pêche sont en cours de réalisation. Le champ d'application de celui-ci s'étend sur une longueur de 112 km : des monts de Chenoua, à l'ouest d'Alger, jusqu'à Cap Djinet, dans la wilaya de Boumerdès, et touche les confins telliens. Le PACA qui s'inscrit aussi dans le cadre du programme d'aménagement de la cote méditerranéenne, intégrera les 125 communes du centre du pays en termes de construction, de dépollution, de protection du littoral algérien et de la biodiversité.