Les prix du pétrole remontaient, hier, en cours d'échanges européens, dans un marché nerveux toujours inquiet des perturbations dans l'offre de brut dans le Golfe du Mexique, où continuait de progresser la tempête tropicale Isaac. À la mi-séance, le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en octobre, valait 112,58 dollars, en hausse de 32 cents par rapport à la clôture électronique de la veille, la place londonienne étant restée fermée en raison d'un jour férié au Royaume-Uni. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance valait 96,16 dollars, en hausse de 69 cents par rapport à la clôture de la veille sur le marché américain. Les cours du baril restaient soutenus, hier, par la perspective d'importantes perturbations dans l'offre d'hydrocarbures du Golfe du Mexique, d'où est extrait plus de 20% de la production de brut des Etats-Unis, en raison de la progression de la tempête tropicale Isaac dans la région, qui entraîné l'évacuation de 346 plateformes. La veille, environ 78% de la production de pétrole brut du Golfe était ainsi suspendue, selon le département de l'Energie (DoE). Isaac, dont les vents dépassaient 110 km/h en rafales, avançait, hier, en direction notamment de la Louisiane, et était sur le point de devenir un ouragan selon les météorologues américains. Les capacités de productions interrompues représentent désormais 1,1 million de barils de brut par jour, un niveau équivalent aux capacités arrêtées avant le passage de l'ouragan Gustav en 2008, ce qui avait alors provoqué une envolée des prix du baril, soulignait Olivier Jakob, analyste de Petromatrix. Cependant, il est probable que les autorités américaines se tiennent prêtes à recourir aux réserves stratégiques du pays pour approvisionner le marché en brut comme il l'avait fait après le passage de Gustav, ajoutait M. Jakob. Pour les analystes de Commerzbank, cette perspective a contribué, avant-hier, à provoquer un léger repli des cours du baril. Les investisseurs continuent de se demander si le gouvernement américain ne pourrait pas voir dans cette tempête tropicale une bonne raison de recourir aux stocks stratégiques, afin de faire baisser des cours jugés trop élevés, expliquaient les analystes de Commerzbank. Par ailleurs, les investisseurs redoutent que l'activité des raffineries à terre soit plus sévèrement affectée par Isaac que la production de pétrole au large des côtes, poursuivait-on chez Commerzbank. Six des douze raffineries sur la trajectoire de la tempête ont été arrêtées la veille, représentant environ 16% des capacités de raffinage américaines. Une interruption prolongée de ces raffineries dans la région se traduirait par une diminution des niveaux d'utilisation de brut dans le pays et serait donc susceptible de peser sur les cours.Outre le golfe du Mexique, les opérateurs continuaient de surveiller l'évolution de la situation dans la principale raffinerie pétrolière du Venezuela, ravagée depuis samedi par un incendie déclenché par une explosion. En Asie, le pétrole était en baisse hier, les investisseurs jugeant probable un recours des principaux pays consommateurs à leurs réserves stratégiques afin de compenser les perturbations dans l'offre de brut notamment dans le Golfe du Mexique, liées à la tempête Isaac. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre perdait 14 cents à 95,33 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord s'affichait à 111,80 dollars, en baisse de 46 cents par rapport à la clôture de la veille.