Le groupe Carrefour a confirmé,hier, avant un plan de départs volontaires qui devrait concerner 500 à 600 postes. Son P-DG Georges Plassat a précisé que les magasins continueraient à proposer une vaste gamme de produits, de l'alimentaire jusqu'au textile, en passant par l'électroménager. Le deuxième groupe mondial de distribution a annoncé, avant-hier, 31 millions d'euros de pertes au premier semestre 2012, comparé à une perte de 249 millions à la même période en 2011. Par ailleurs, le bénéfice opérationnel courant du groupe a atteint 769 millions d'euros, en baisse de 8,2%. La direction évoque dans un communiqué un résultat "soutenu par l'Amérique latine mais impacté par l'environnement économique en Europe du Sud". Surnommé "Georges le nettoyeur", le P-DG de Carrefour a été appelé à la rescousse en mai dernier, succédant au Suédois Lars Olofsson, pour tenter de redresser la situation du groupe. Lors de la présentation des résultats de l'entreprise, avant-hier, il a promis de simplifier l'organisation de l'entreprise. L'objectif est d'alléger les coûts de structure pour remettre des moyens dans les magasins. Carrefour a déjà enclenché cette réorganisation en se dégageant de la Grèce, au profit du groupe Marinopoulos, tout en lançant la fermeture de deux magasins à Singapour. Georges Plassat, a confirmé la mise en place d'un plan de départs volontaires qui devrait concerner 500 à 600 postes aux sièges du groupe. Il a promis qu'il n'y aurait pas de licenciement. "On est entrés dans une période de gestion de plan de départs volontaires sur nos activités centrales en France parce que le poids de ces structures est devenu incohérent avec le métier que nous faisons", a-t-il expliqué lors de la présentation des résultats du groupe, avant-hier. Le patron de Carrefour a comparé le "capital humain" à un arbre à entretenir": "Il faut couper un peu les feuilles, enlever les branches mortes, pas couper le tronc comme certains ont eu envie de le faire, ouvrir le sol au niveau des racines, mettre un peu d'engrais, arroser tous les jours, et vous verrez que ça va repartir." Parallèlement, Georges Plassat, a précisé dans un entretien au "Monde" daté de vendredi qu'il fallait "décentraliser" le management pour "rendre l'organisation plus simple, plus efficace et retrouver le lien avec nos clients". "Nous allons redonner du pouvoir à nos directeurs de magasin", pour qu'ils puissent, entre autres, "décider de la part des produits locaux dans leur assortiment." L'annonce du plan de départs volontaires "confirme nos craintes", a expliqué à Jean-Yves Chaussin, délégué de groupe pour le syndicat Force ouvrière au sein de l'entreprise. "Il reste encore beaucoup de questions en suspens", notamment sur les structures juridiques concernées. Il a rappelé que 10 000 emplois avaient déjà été supprimés depuis deux ans dans les magasins. La direction n'a pas précisé ce qui se passerait si le nombre de volontaires n'atteignait pas le nombre de suppressions annoncées, a ajouté M. Chaussin. "On se prépare en effet au pire. On regarde ça avec du recul aussi. Notre volonté, c'est d'accompagner ces plans de départ et qu'on ne tombe pas dans un plan social rampant", a-t-il prévenu. Georges Plassat, a exclu que Carrefour réduise la part des produits non-alimentaires. "Abandonner le non-alimentaire dans l'hyper, c'est rompre avec sa fonction originelle", a-t-il déclaré. "Je suis contre la sortie du non-alimentaire, même partiellement", a-t-il insisté, expliquant que cela pousserait les clients à se rendre chez les spécialistes et les concurrents directs de Carrefour, puisqu'ils pourraient continuer à faire tous leurs achats d'un coup. Le groupe Carrefour est le premier employeur privé de France, avec environ 110 000 salariés.