Les Bourses européennes ont ouvert en baisse, hier, comme prévu, la Grèce et ses créanciers n'ayant pu se mettre d'accord sur les modalités d'un accord d'échange de dette grecque avant l'ouverture du sommet européen d'hier, précédé d'une rencontre tripartite France-Allemagne-Italie. Peu après l'ouverture, le CAC 40 recule de 0,66% à 3296,75 points. Les autres grandes places européennes sont également orientées à la baisse: Londres perd 0,53% et Francfort 0,72%. Du côté des indices paneuropéens, l'EuroFirst 300 recule de 0,6% et l'Eurostoxx 50 de 0,62%. "Outre les conclusions du sommet européen, les marchés regarderont de près les émissions des dettes italiennes. Après la dégradation de Standard and Poor's, le pays aura peut-être plus de difficultés à lever des fonds", écrit Saxo Banque dans une note de recherche. Une fois de plus la question de la dette grecque conditionne l'attitude du marché. La Grèce doit abandonner à des institutions externes le contrôle de sa politique budgétaire si elle n'est pas en mesure de mettre en œuvre les réformes prévues dans le cadre du plan de sauvetage international, a déclaré le ministre allemand de l'Economie lors d'une interview au journal Bild qui devait être publiée, hier. Dans ce contexte, le secteur bancaire, très sensible à la situation grecque, souffre en ouverture, avec un indice qui abandonne 1,5%. Paris: le CAC se replie avant le 1er sommet européen de 2012 La Bourse de Paris était en baisse, hier matin (-0,61%), les investisseurs demeurant sur la défensive avant le premier sommet européen de 2012, centré sur le dispositif anticrise de l'Europe et la Grèce, où un accord sur la dette se fait attendre. Dans les premiers échanges, l'indice CAC 40 perdait 20,09 points à 3298,67 points. "Les opérateurs préfèrent rester prudents avant le sommet européen", estiment les analystes de Saxo Banque, pour qui cette "rencontre devrait provoquer beaucoup de volatilité sur les marchés". Les dirigeants européens se sont réuni à 15H00 à Bruxelles (14H00 GMT) pour leur premier sommet de l'année, au moment où une certaine accalmie s'est installée sur les marchés. Le dossier grec est une nouvelle fois en haut de l'agenda, puisque les négociations avec les créanciers privés sur l'effacement d'une partie de la dette n'ont toujours pas débouché. Berlin a de son côté proposé de placer la Grèce sous une tutelle européenne avec droit de veto sur les décisions budgétaires du gouvernement, une mesure rejetée à Athènes et qui ne fait pas l'unanimité dans l'UE. Le secteur bancaire illustrait la prudence des marchés. BNP Paribas perdait 3,64% à 33,38 euros, Crédit Agricole 3,04% à 4,79 euros et Société Générale 3,42% à 20,35 euros. NYSE Euronext lâchait 1,86% à 20,61 euros alors que le président français Nicolas Sarkozy a annoncé l'instauration dès août par la France d'une taxe sur les transactions financières. Carrefour cédait 1,29% à 18,03 euros. Pressenti pour remplacer Lars Olofsson à la tête du groupe, Georges Plassat a été nommé dimanche directeur général. Des informations évoquant ce changement avait fait bondir le titre jeudi. Groupe Eurotunnel prenait 1,50% à 6,24 euros, après l'annonce d'une hausse de 16% de son chiffre d'affaires 2011. Sechilienne Sidec lâchait 1,81% à 12,76 euros après avoir annoncé qu'il allait concentrer ses activités sur la "valorisation énergétique de la biomasse" et augmenter à 50% le taux de distribution de ses bénéfices. Areva gagnait 0,08% à 18,95 euros. Les groupes de défense Thalès (-0,04% à 25,55 euros) et Safran (-0,06% à 23,25 euros) détiennent désormais la totalité du capital du fabricant de détecteurs infrarouges Sofradir, après avoir racheté les 20% que détenait jusqu'ici le groupe nucléaire. Enfin, Euler Hermes (+3,40% à 50,15 euros) profitait d'un relèvement de recommandation de "neutre" à "acheter" par Goldman Sachs. En revanche, Gecina reculait (-0,88% à 74,13 euros) après avoir vu l'opinion sur son titre abaissée à "conserver", contre "acheter" par ING.
Francfort: le Dax recule avant les échéances européennes La Bourse de Francfort reculait, hier matin, les investisseurs jouant la prudence avant un sommet des dirigeants européens centré sur le nouveau pacte budgétaire alors que les négociations sur la dette grecque ne sont toujours pas bouclées. L'indice Dax des trente valeurs vedettes reculait de 0,90% à 6453,63 points dans les premières transactions et le MDax des valeurs moyennes perdait 0,76% à 9865,36 points. Les valeurs de la banque, de l'assurance et de la finance, qui avaient progressé ces dernières semaines, faisaient les frais des incertitudes en Europe. Commerzbank perdait 3,03% et Deutsche Bank reculait 3,67% à 32,26 euros. Allianz lâchait 2,14% à 83,74 euros et Munich Re 1,41% à 99,41 euros. Le sidérurgiste ThyssenKrupp perdait 3,29% à 21,18 euros. Le spécialiste du négoce de l'acier Klöckner a mis en garde, hier, contre une baisse de 5%, voire plus, de la demande de cet alliage. Des valeurs de la pharmacie, comme Fresenius Medical Care (+0,28% à 53,88 euros), Fresenius SE (+0,04% à 77,77 euros) et Merck KGaA (+0,11% à 78,61 euros) jouaient leur rôle de valeur-refuge face aux incertitudes. Sur le MDax, Hochtief perdait 4,48% à 48,74 euros, après avoir émis un avertissement sur résultats. Le groupe s'attend désormais à une perte nette annuelle d'environ 160 millions d'euros, contre une perte de 100 millions d'euros prévue jusqu'à présent. Suisses : ouverture sous pression La Bourse suisse a entamé la semaine comme elle avait fini la précédente, à la baisse. Peu après l'ouverture, le SMI perdait 0,64% à 5994,82 points, repassant sous les 6000 points. Le SLI cédait 0,87% à 912,82 points et le SPI 0,59% à 5431,49 points. ABB fait la une: le groupe helvético-suédois a annoncé l'acquisition, pour près de 4 milliards de dollars, de l'américain Thomas & Betts, un spécialiste des produits basse tension. Les analystes jugent le prix de l'opération un peu cher, mais y voient un potentiel de croissance. Les investisseurs sont plus prudents. L'action perdait 0,9%. Parmi les gros perdants, on trouvait d'autres cycliques, notamment Lonza, en baisse de 2,5%. Après nombre de réduction de recommandation et/ou d'objectif de cours la semaine passée, Deutsche Bank et Vontobel ont à leur tour abaissé l'objectif de cours de l'action, déçus par les chiffres 2011 publiés mercredi dernier. Clariant perdait 1,4%, Adecco 1,1%, Swatch 1,0%. Les financières étaient sous pression aussi. La question de la dette grecque, toujours pas résolue, et celle de l'imposition des transactions financières pèsent sur l'ambiance. Julius Bär perdait 2,9% (Vontobel a réduit sa recommandation à "reduce" de "hold"). CS perdait 1,8% et UBS 1,4%. Selon des articles de presse, UBS pourrait se voir infliger des amendes en relation avec l'escroquerie d'un de ses traders londoniens. Aux assurances, ZFS perdait 1,5% après que Goldman Sachs a retiré le titre de sa "Conviction Buy List", tout en maintenant la recommandation à "buy" et en relevant un peu l'objectif de cours. Swiss Re perdait 1,7% et Bâloise 1,5%. Logitech gagnait 1,0% après son fort recul de la semaine passée dans le sillage de chiffres trimestriels décevants. Nestlé était stable à 53,10 francs, Roche perdait 0,3% et Novartis 0,6%. Sur le marché élargi, Valora gagnait 1,3% après l'annonce d'une grosse acquisition en Allemagne, Convenience Concept, filiale de Lekkerland, avec près de 1300 points de vente. L'opération porte le nombre de points de vente de Valora à 2900 en Allemagne. Petroplus, menacé de faillite, remontait de 40%. Edisun cédait 6,5% après l'annonce de l'émission d'emprunts pour un total de 6 millions de francs. La Bourse de Tokyo termine en baisse de 0,54%, marché morose La Bourse de Tokyo a terminé la séance, d'hier, en baisse de 0,54%, à cause de résultats d'entreprises nippones en demi-teinte, d'une croissance moins élevée qu'espéré aux Etats-Unis et de craintes tenaces pour les finances européennes. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 48,17 points à 8793,05 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a lui aussi diminué de 0,54%, lâchant 4,12 points à 757,01 points. L'activité a été faible, avec 1,65 milliard d'actions échangées sur le premier marché. La saison d'annonce des résultats des entreprises nippones pour le trimestre d'octobre à décembre a pour l'instant plutôt déçu les opérateurs, plusieurs firmes ayant fait état de pertes et prévu des déficits sur l'ensemble de leur exercice annuel. Nombre de poids lourds de la cote ne devraient toutefois dévoiler leurs comptes trimestriels que cette semaine, laissant les investisseurs spéculer. Un certain désappointement a aussi saisi le marché après la publication des chiffres de la croissance américaine au 4e trimestre 2011. Le PIB de la première puissance économique mondiale s'est certes élevé de 2,8% par rapport au trimestre précédent, en rythme annualisé, mais les opérateurs espéraient un progrès plus marqué. La morosité générale de la conjoncture a globalement nui aux groupes exportateurs, les opérateurs craignant les répercussions du ralentissement économique mondial, d'autant que le yen s'est raffermi face au dollar et à l'euro, un handicap pour les firmes nippones actives à l'étranger. Parmi les perdants du jour ont figuré les fabricants d'électronique: Sony a abandonné 1,84% à 1388 yens, Panasonic 2,05% à 622 yens et Canon 1,01% à 3435 yens. Le groupe d'électronique, de systèmes industriels et d'énergie solaire Mitsubishi Electric a plongé de 14,81% à 650 yens, le ministère de la Défense ayant annoncé qu'il suspendait la signature de nouveaux contrats avec la firme après que cette dernière eut reconnu avoir surfacturé des commandes publiques. Les constructeurs d'automobile ont aussi subi l'impact des craintes sur la croissance mondiale: Toyota a freiné de 1,73% à 2789 yens, Nissan de 0,27% à 726 yens et Honda de 0,26% à 2682 yens. Du côté des télécommunications, le groupe de téléphonie mobile NTT Docomo a perdu 1,65% à 136'800 yens, après avoir annoncé un recul de son bénéfice net à cause du déclin des recettes tirées des communications vocales, sur fond de guerre des tarifs.