Les syndicats de Carrefour craignent l'annonce, demain, de la suppression de plus de 500 postes administratifs dans les différents sièges du groupe de distribution en France. Ces réductions d'effectifs étaient attendues depuis que le nouveau P-DG Georges Plassat a indiqué en juin que la réduction des frais généraux et des coûts de siège était une priorité pour redresser Carrefour, miné notamment par des lourdeurs administratives et des erreurs stratégiques. "D'après nos informations, on pense qu'il sera annoncé entre 500 et 600 suppressions de postes environ dans les sièges, soit un peu moins de 10% des effectifs", a déclaré Serge Corfa, délégué national du syndicat CFDT chez Carrefour, confirmant une information révélée samedi par le quotidien Le Figaro. Le journal parle d'un deuxième plan de départs volontaires dans les sièges en janvier-février, portant également sur quelque 500 postes. Le journal ajoute que la direction de Carrefour "espère ne pas avoir à mettre en oeuvre" un troisième plan d'encore 500 postes avant l'été. Le délégué de Force ouvrière, Dejan Terglav, a pour sa part dit "craindre entre 500 et 1 000 suppressions de postes" au final dans les sièges. Selon les syndicats, Carrefour a convoqué l'ensemble des comités d'entreprise des sièges, demain à 17h30, et un comité de groupe aura lieu parallèlement demain soir. Le lendemain, Carrefour publiera ses résultats du premier semestre. Georges Plassat devrait détailler son plan stratégique à cette occasion. Carrefour n'a pas souhaité commenter ces informations, mais a confirmé une réunion demain. Craintes pour les hypermarchés aussi Selon le délégué de FO, les cadres ont reçu l'ordre de ne pas renouveler les contrats d'intérim et les CDD (contrat à durée déterminée), soit environ 400 personnes dans les sièges selon l'évaluation du syndicat, afin de permettre les reclassements car Carrefour s'est engagé à ne procéder à aucun licenciement sec. Au-delà des emplois administratifs, des décisions pourraient aussi être annoncées pour réduire les effectifs dans les hypermarchés du groupe, qui ont subi de plein fouet la concurrence des magasins spécialisés et des sites internet dans les produits non-alimentaires. "On craint que les suppressions de postes touchent 3 000 à 5 000 salariés au total, sièges et magasins confondus" dans le cadre de la restructuration prévue, a déclaré Serge Corfa (CFDT). "Nous savons qu'il y aura une deuxième vague qui concernera les magasins, assez rapidement." Georges Plassat, qui a pris en mai les rênes du numéro deux mondial de la distribution, s'est donné trois ans pour redresser le groupe en endiguant la baisse de sa part de marché en France - 43% de ses ventes -, en réduisant sa dette et en faisant face aux difficultés économiques de l'Italie et de l'Espagne qui assurent un peu moins de 20% du chiffre d'affaires. Après s'être retiré de Grèce en juin, Carrefour pourrait quitter des pays non stratégiques comme la Turquie, l'Indonésie ou la Pologne pour libérer de la trésorerie.