Un chef salafiste qui avait appelé aux manifestations devant l'ambassade des Etats-Unis en Tunisie a pu quitter avant-hier, la mosquée de Tunis, où il s'était retranché dans la journée avec plusieurs dizaines de ses partisans, encerclés par la police. Plusieurs centaines de membres des forces de sécurité tunisiennes avaient pris position autour de la mosquée El Fateh de Tunis, où Seïf-Allah Ben Hassine, connu sous le nom d'Abou Yadh, s'était retranché. Un peu plus tôt, il avait accusé le gouvernement tunisien d'être responsable des violences lors de la manifestation de vendredi et assuré qu'il avait appelé à un rassemblement pacifique. Seïf-Allah Ben Hassine avait ensuite quitté la mosquée avec plusieurs centaines de partisans qui ont franchi le cordon de sécurité en courant, protégeant manifestement sa sortie. Seïf-Allah Ben Hassine est le chef supposé de la branche tunisienne d'Ansar Al-Charia. Le groupe est soupçonné d'avoir organisé l'attaque du consulat américain à Benghazi dans l'est de la Libye qui a coûté la vie la semaine dernière à l'ambassadeur américain Chris Stevens et trois de ses compatriotes. Vendredi, plusieurs milliers de manifestants dénonçant un film amateur ridiculisant le Prophète Mohamed (QSSSL) avaient pris d'assaut l'ambassade américaine à Tunis. Ils avaient déchiré le drapeau américain et hissé un drapeau islamique, pillé et incendié des bâtiments voisins. Des affrontements ont eu lieu avec les forces de police. Quatre manifestants sont morts.