Le président soudanais Omar el-Bachir et son homologue sud-soudanais Salva Kiir Mayardit se sont rencontrés, avant-hier, à Addis-Abeba après des mois de tensions, et l'on s'attend à ce que leur rencontre débouche sur un accord pour régler les différends non encore résolus entre les deux pays. Les deux dirigeants se sont rencontrés pendant presque deux heures en tête-à-tête, entamant des discussions qui se sont poursuivies lundi et dont l'objectif est d'éviter de nouveaux conflits. De précédentes consultations entre les délégations des deux pays avaient déjà permis de réduire les disparités antérieures dans les négociations. Avec l'appui du groupe de mise en oeuvre de haut niveau de l'Union africaine (UA) chargé de la question soudanaise, qui joue un rôle de médiateur, le Soudan et le Soudan du Sud négocient à Addis-Abeba sur les questions en suspens, qui comprennent le partage des ressources pétrolières, la sécurité et la démarcation frontalière.Le ministre d'Etat éthiopien des Affaires étrangères Berhane Gebrekristos a fait savoir que le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn s'était entretenu avec les deux présidents avant leur rencontre. Pour les deux parties, le sommet de dimanche est considéré comme un moyen de parvenir à une avancée majeure afin d'éviter des sanctions internationales, alors que la date limite qu'avait fixée le Conseil de sécurité de l'ONU pour la conclusion d'un accord est déjà dépassée d'un jour. Dans sa résolution 2046, le Conseil de sécurité de l'ONU a averti qu'il imposerait des sanctions aux deux pays s'ils ne réussissaient pas à régler leurs différends et à signer un accord pour le 22 septembre. Cette date limite a été fixée après les conflits frontaliers survenus en mars. Des soldats et des chars sud-soudanais avaient brièvement pris le contrôle d'un champ pétrolier contrôlé jusque-là par le Soudan, et le Soudan avait contre-attaqué avec des bombardements. Dans un communiqué vendredi, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est déclaré "encouragé par la réduction significative des différends entre les gouvernements du Soudan et du Soudan du Sud sur une série de questions en suspens" et a exhorté les deux pays à "conclure un accord global" sur les questions bilatérales non résolues lors de la rencontre de leurs dirigeants en Ethiopie. De son côté, l'Union africaine (UA) a déclaré samedi dans un communiqué qu'elle se réjouissait de la tenue de ce sommet et qu'elle encourageait les présidents à profiter de cette occasion unique pour parvenir à un accord sur les questions en suspens dans les relations entre les deux pays suite à la sécession. L'UA a souligné que la crise affectant le Soudan et le Soudan du Sud était une crise africaine, et que par conséquent, il était du devoir de l'Afrique d'aider les deux pays à parvenir à une solution durable. Le Soudan du Sud a officiellement déclaré son indépendance le 9 juillet 2011 à la suite d'un référendum d'autodétermination lors duquel environ 99% des habitants du Sud ont voté pour l'indépendance. Parmi les principales questions en suspens entre le Soudan et le Soudan du Sud, figure la question de la souveraineté sur certaines régions le long de la frontière, en particulier sur la région d'Abyei, et l'établissement d'une zone frontalière démilitarisée. On s'attend à ce que les discussions entre les deux dirigeants, qui doivent se terminer lundi, débouchent sur un accord.