La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a demandé, mercredi dernier, au Conseil de sécurité de l'ONU de tenter une nouvelle fois de trouver un accord sur le dossier syrien. Pendant que les atrocités augmentent, le Conseil de sécurité reste paralysé et je demande instamment que nous tentions une nouvelle fois de trouver un moyen de progresser vers un accord, afin de mettre fin à la violence en Syrie et d'éviter des conséquences sur les pays voisins, a-t-elle déclaré lors d'une réunion ministérielle du Conseil. La Russie et la Chine ont bloqué par trois fois des tentatives occidentales de faire pression sur le président Bachar Al-Assad. Poutine accuse les Occidentaux d'avoir semé le chaos De son coté, le président russe, Vladimir Poutine, a estimé jeudi dernier, que les Occidentaux avaient semé le chaos dans de nombreux pays, le faisaient en Syrie et qu'ils ne pouvaient pas s'arrêter malgré les mises en garde de la Russie, dans des déclarations retransmises à la télévision. Le plus important est que nos partenaires ne peuvent pas s'arrêter. Ils ont déjà semé le chaos sur de nombreux territoires. Maintenant ils mènent la même politique dans d'autres pays, notamment en Syrie, a déclaré le président russe. Nous avions bien dit qu'il fallait agir avec circonspection, ne rien imposer par la force, sous peine d'amener le chaos. Et que voyons-nous aujourd'hui ? La situation ressemble fort au chaos, a poursuivi M. Poutine. Nous ne voudrions vraiment pas que se reproduise aujourd'hui ce qui s'est passé dans l'histoire de l'Humanité il y a des siècles, a encore déclaré M. Poutine, selon les agences russes, évoquant la prise et la destruction de Carthage par l'empire romain au IIe siècle avant notre ère. Le premier nettoyage ethnique massif connu a eu lieu entre l'empire romain et Carthage, qui se trouve sur le territoire de l'Afrique du Nord, a-t-il déclaré. L'empire romain a non seulement pris et occupé Carthage, mais une fois que tout y a été détruit, que tous y ont été saignés, on a répandu du sel pour que plus rien ne pousse, a-t-il poursuivi. A mon avis, ce qui se passe y ressemble, quand des pays forts tentent d'imposer aux faibles leur mode de vie et leur morale, sans regard pour l'histoire, les traditions, la religion de tel ou tel autre pays, a encore déclaré le président russe. L'ONU prolonge le mandat de ses enquêteurs Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a donné, hier, son feu vert à la prolongation et à l'extension du mandat de ses enquêteurs en Syrie, condamnant par ailleurs la multiplication des massacres dans ce pays. Les 47 Etats membres du Conseil ont ainsi adopté par 41 voix pour, 3 contre (Russie, Chine et Cuba) et 3 absentions (Inde, Ouganda et Philippines) une résolution présentée par le groupe arabe, avec le soutien des Etats-Unis et de l'Union européenne, qui prolonge le mandat de la commission internationale indépendante d'enquête sur la Syrie. Le texte demande aussi au chef de l'ONU, Ban Ki-moon, de fournir à la commission des ressources additionnelles, notamment humaines. Le travail de la commission est important. Elle permet de garantir que l'impunité ne pourra pas prévaloir, a déclaré la représentante américaine devant le Conseil, Eileen Chamberlain Donahoe. Avec le renouvellement du mandat de la commission d'enquête internationale, il est clair que la justice internationale est en marche et ne s'arrêtera pas. Ceux qui commettent ces crimes seront poursuivis, y compris au niveau individuel, a indiqué pour sa part l'ambassadeur de France auprès des Nations unies, Nicolas Niemtchinow. Le mandat de cette commission formée il y a plus d'un an et dirigée par le Brésilien Paulo Sergio Pinheiro était arrivé à expiration. Elle a rassemblé, sur la base d'un millier de témoignages recueillis dans les pays voisins de la Syrie, Damas lui refusant un accès sur son territoire, des preuves sur des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité commis par les forces gouvernementales et les milices pro-régime, notamment lors du massacre de Houla. 700 000 réfugiés auront fui les violences d'ici fin 2012 L'exode des Syriens vers les pays voisins se poursuit. Chaque jour, de 2000 à 3000 civils fuient les violences, a affirmé jeudi le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). L'agence de l'ONU a recensé jusqu'ici 294'000 réfugiés et prévoit qu'ils seront environ 700 000 à la fin de l'année. Les agences de l'ONU et leurs partenaires ont lancé à Genève un nouvel appel financier de 488 millions de dollars pour aider les réfugiés syriens en Jordanie, au Liban, en Irak et en Turquie à passer l'hiver.