L'activité industrielle en Algérie a, dans l'ensemble, fléchi durant le 1er trimestre 2007 comparativement au même trimestre de l'année précédente, aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé, selon une enquête d'opinion réalisée auprès des chefs d'entreprises industrielles par l'Office national des statistiques (ONS). L'enquête, qui porte sur le type et le rythme de l'activité industrielle et non pas sur les productions, révèle que plus de 62% du potentiel de production du secteur privé ont connu un taux d'utilisation des capacités de production inférieur à 75%. Dans le secteur public, par contre, près de 40% du potentiel de production installé ont utilisé leurs capacités de production à moins de 75% dont plus de 30% à moins de 50%, selon les résultats de l'enquête qui a touché 780 entreprises industrielles dont 380 publiques et 400 privées. Le niveau d'approvisionnement en matières premières reste inférieur aux besoins exprimés, selon l'opinion de près de 29% des industriels publics et 13% de ceux du privé. Cependant, près de 13% également du potentiel de production du secteur public et plus de 11% de celui du privé ont enregistré des ruptures de stocks, causant des arrêts de travail de plus de 10 jours à la majorité des entreprises concernées, selon les calculs de l'ONS. La consommation d'énergie a augmenté par rapport au trimestre précédent, selon les chefs d'entreprise des deux secteurs. Environ 24% du potentiel de production du secteur public et 17% de celui du privé ont enregistré en outre des pannes d'électricité, provoquant des arrêts de travail inférieurs à 6 jours pour presque la totalité des entreprises enquêtées. Quant à l'approvisionnement en eau, il a été suffisant durant ce trimestre ,selon l'opinion de 96% des chefs d'entreprise du secteur public et 94% de ceux du privé.La demande en produits fabriqués a augmenté durant le 1er trimestre 2007, selon les industriels des deux secteurs. Par ailleurs, les prix de vente des produits ont encore augmenté selon les représentants de deux secteurs, mais la hausse est plus prononcée selon le secteur public. Plus de 81% des chefs d'entreprise du secteur public et près de 58 % ont déclaré avoir satisfait toutes les commandes reçues. En outre, 85 % des chefs d'entreprise du secteur public et 60% de ceux du privé déclarent avoir des stocks de produits fabriqués et la plupart des chefs d'entreprise des deux secteurs jugent que la situation des stocks n'est pas normale. Selon l'ONS, plus de 18% du potentiel de production du public et plus de 56% de celui du privé ayant répondu à l'enquête ont exporté durant ce trimestre. Plus de 12% des entreprises publiques et près de 39% de celles du privé ont des contrats d'exportation à satisfaire pour le prochain trimestre. Quant aux effectifs, ils continuent de chuter selon les représentants du secteur public à cause des départs en retraite (non remplacés), mais augmentent selon les entrepreneurs privés suite à la mise en place de nouvelles capacités de production et à une amélioration des conditions de production.Environ 46% des chefs d'entreprise du privé et seulement 13% de ceux du public déclarent, d'autre part, trouver des difficultés à recruter surtout les cadres et les agents de maîtrise. Près de17% des patrons privés et près de 28% du public jugent que le niveau de qualification du personnel est insuffisant. Seuls 13% des industriels du secteur public et 26% de ceux du privé jugent qu'en embauchant du personnel, les entreprises vont produire davantage. La trésorerie a évolué négativement durant cette période pour près de 34% des chefs d'entreprise du public. Environ 28% de ceux du privé ont déclaré qu'elle a connu une évolution normale. En revanche, près de 74% des chefs d'entreprise du secteur public et plus de 80% du privé ont déclaré avoir réalisé des bénéfices en 2006. Par ailleurs, l'allongement des délais de recouvrement des créances et les charges élevées continuent d'influer sur la situation de la trésorerie des entreprises selon l'opinion de plus de 78 % des patrons. En conséquence, près de 19 % du potentiel de production du secteur privé et plus de 50% de celui du public ont recouru à des crédits bancaires et la majorité n'a pas trouvé des difficultés à les contracter. Par ailleurs, l'allongement des délais de recouvrement des créances et les charges élevées continuent d'influer sur la situation de la trésorerie des entreprises selon l'opinion de la majorité des chefs d'entreprise. En conséquence, près de 19% du potentiel de production du secteur privé et plus de 50% de celui du public ont recouru à des crédits bancaires et la majorité n'a pas trouvé des difficultés à les contracter. Pour l'équipement, l'enquête précise que plus de 67% de la production du secteur public et 20% de celle du privé ont connu des pannes d'équipement, en raison de la vétusté des matériels et des problèmes de maintenance et de manque de la pièce détachée. Ces pannes, signale la même source, ont occasionné des arrêts de travail de plus de 6 jours pour plus de 68% des entreprises publiques concernées dont près de 40% à plus de 30 jours. Toutefois, plus de 13% des chefs d'entreprise du privé dont 37% à plus de 13 jours. Près de 86% des chefs d'entreprise du secteur public et près de 72% affirment cependant avoir remis en marche l'équipement en panne. Plus de 47% du potentiel de production a connu un renouvellement de l'équipement. Plus de 67% des chefs d'entreprises du public et plus de 72% de ceux du privé déclarent pouvoir produire davantage en renouvelant l'équipement et sans embauche supplémentaire du personnel, alors que près de 34% des patrons publics et 30% de ceux du privé affirment pouvoir produire davantage seulement en réorganisant le processus de production sans renouvellement ni extension. Côté prévisions, les chefs d'entreprise prédisaient que la production, la demande et les prix connaissent une hausse pour les deux secteurs au cours du prochain trimestre et les effectifs baisseraient pour le public et augmenteraient pour le privé, à en croire les résultats de la même enquête ONS.