C'est à l'Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH) qu'échoit la mission d'organiser la protection de l'environnement dans le cadre du développement des gaz de schiste selon le nouveau projet de loi sur les hydrocarbures. L'ARH a été chargée, en plus de ses missions traditionnelles de la réglementation en matière d'hygiène de sécurité industrielle, de prévention et gestion des risques majeurs, de la protection des nappes phréatiques et aquifères à l'occasion du développement de ce type de gaz non conventionnels, selon le projet de loi. L'exploitation des gaz de schiste, proposée par le gouvernement pour consolider les réserves gazières de l'Algérie, devrait enregistrer des débats passionnés au sein de l'Assemblée populaire nationale, notamment par le fait que la méthode d'exploration de ces gaz non conventionnels, dite de fracturation hydraulique, est fortement décriée pour être potentiellement polluante des nappes aquifères. En revanche, pour de nombreux pays européens ce type de débats sur les gaz de schiste a été clos, et l'exploitation de ces gaz, emprisonnés dans la roche et extraits par fracturation hydraulique, est interdite, car utilisant des produits chimiques potentiellement dangereux pour les nappes aquifères. Ce débat a été également clos dans d'autres pays qui ont appliqué un moratoire pour son extraction, notamment l'Afrique du Sud. Seuls les Etats-Unis développent l'exploration et l'exploitation des ''schale gas''. Le gouvernement a motivé le recours au développement des gaz de schiste par le besoin de mettre en évidence de nouvelles réserves énergétiques et "garantir un développement économique et social du pays ainsi qu'un essor industriel significatif induisant des besoins énergétiques sans cesse croissants". Les réserves de l'Algérie en gaz de schiste sont évaluées à 600 trillions de m3, soit quatre fois le niveau de ses réserves gazières actuelles. Rappelons enfin qu'en 2011, Sonatrach a réalisé ses premiers puits de gaz de schiste dans le bassin d'Ahnet, au sud d'In Salah.