Un sauvetage financier de l'Espagne n'est pas imminent, a affirmé, avant-hier, le chef du gouvernement Mariano Rajoy, alors que le pays est soumis à de fortes pressions des marchés et d'une partie de ses partenaires européens pour demander une aide globale pour son économie. Non, a seulement répondu Mariano Rajoy, lors d'une conférence de presse, interrogé sur l'imminence d'une demande de sauvetage. Le chef du gouvernement a ajouté qu'il ne pouvait pas répondre à des fuites tous les jours, en réponse à des informations de presse selon lesquelles l'Espagne se préparerait à demander un sauvetage dès la fin de cette semaine. Si ce que je peux vous dire vous sert à quelque chose, et s'il vous semble que ce que je peux vous dire est plus important que ces fuites, je vous dirai que non, a affirmé Mariano Rajoy. Le gouvernement espagnol, après avoir conclu en juin avec la zone euro un accord sur une aide à ses banques d'un maximum de cent milliards d'euros, se refuse obstinément à parler d'un sauvetage global de son économie, malgré les fortes pressions des marchés et d'une partie de ses partenaires européens. Tous les clignotants sont pourtant au rouge pour l'économie espagnole, avec une dette publique qui s'emballe et devrait atteindre selon le gouvernement 85,3% du produit intérieur brut (PIB) à la fin de l'année et un déficit révisé à 7,4% du PIB, loin des 6,3% promis à Bruxelles. Moody's annoncera sa décision ce mois-ci L'agence d'évaluation financière américaine Moody's a indiqué, avant-hier, qu'elle annoncerait d'ici à la fin du mois si elle décide de maintenir ou d'abaisser la note de solvabilité financière qu'elle attribue à l'Espagne. "Nous annoncerons les résultats de notre examen ce mois-ci", a indiqué Moody's Investors Service. L'agence faisait là référence à l'examen de la note de la dette à long terme de l'Etat fédéral espagnol qu'elle avait lancé le 13 juin en annonçant l'abaissement de cette note de trois crans, à "Baa3", et qui devait s'achever fin septembre. "L'examen de la note de l'Espagne réalisé par Moody's se poursuit afin d'évaluer un certain nombre d'éléments comme les besoins en capitaux des banques espagnoles, la nature et la taille des mécanismes de soutien, le projet de budget pour 2013 récemment publié, et les conséquences de l'avancement du projet d'union bancaire (européenne) sur le plan de gestion de la crise de la zone euro", a précisé l'agence. Quatrième économie de la zone euro, l'Espagne est sous la pression des marchés et d'une partie de ses partenaires européens qui souhaitent voir le pays demander une assistance financière internationale. Le gouvernement espagnol a présenté jeudi un projet de loi de finances pour 2013 contenant 39 milliards d'euros d'économies et un plan de réformes négocié avec la Commission européenne avec l'objectif affiché de réduire le déficit budgétaire de 6,3% du PIB en 2012 à 4,5% en 2013, Madrid a annoncé d'autre part que le secteur bancaire espagnol pourrait finalement demander 40 milliards d'euros à la zone euro, sur une enveloppe maximum de 100 milliards prévue. Si elle décidait d'abaisser la note de l'Espagne à l'issue de son examen, Moody's serait la première des trois grandes agences de notation à reléguer l'Espagne dans la catégorie des émetteurs présentant des caractéristiques spéculatives. Lundi, sa concurrente Fitch a estimé que les récentes mesures annoncées par l'Espagne étaient sans effet sur la note BBB (soit un cran au-dessus du "Baa3" de Moody's) qu'elle attribue au pays.