Le troisième président de la République algérienne (1979 1992), Chadli Bendjedid est décédé, hier, à l'âge de 83 ans à l'hôpital militaire d'Aïn Naâdja, à Alger, après trois jours de coma, a-t-on appris de sources proches. M. Bendjedid a été admis à l'hôpital militaire il y a plus d'une semaine, dans un état critique. Né le 14 avril 1929 à Bouteldja, dans la wilaya d'El Tarf, M. Bendjedid avait déserté l'armée française pour rejoindre l'Armée de Libération nationale fin 1955, dans la Wilaya II (Constantinois). À l'indépendance, il a été nommé commandant de la 5e région militaire (Constantinois), avant de prendre la direction de la deuxième Région militaire (Oranie), de 1964 jusqu'à la mort du président Houari Boumediene, fin 1978. Choisi par l'armée pour succéder au défunt président en qualité d'officier le plus ancien dans le grade le plus élevé (colonel), Chadli Bendjedid devient président de la République le 9 février 1979. Libéral et réformateur, il a été le premier président algérien à effectuer une visite en France (7-10 novembre 1983), avant une autre première, aux Etats Unis, en avril 1985. Les événements d'octobre 1988 ont donné l'occasion à Chadli d'accélérer les réformes et de mettre fin au régime du parti unique qui régnait depuis l'indépendance, après avoir organisé un référendum populaire sur la nouvelle Constitution le 23 février 1989, consacrant le multipartisme. Chadli Bendjedid a été élu trois fois en tant que président de la République, cumulant treize ans d'exercice. Pendant son mandat, il fait libérer le premier président de la République, Ahmed Ben Bella, emprisonné par M. Boumediene depuis 1965. Il autorise le retour en Algérie des opposants historiques tels que Hocine Aït Ahmed et Bachir Boumaza. Au début de l'année 2012, il est hospitalisé à Paris pour un cancer. Admis dans le service de réanimation à l'hôpital militaire de Aïn Naâdja, à Alger, le 3 octobre en cours, il souffrait d'un cancer de la prostate assez avancé, en plus d'une insuffisance rénale. Il y a lieu de rappeler qu'avec le décès de M. Bendjedid, l'Algérie vient de perdre son 2ème ex-président en l'espace de quelques mois après le décès de M. Ahmed Ben Bella le 11 avril passé. Désigné secrétaire général du FLN en janvier 1979, à l'issue du 4e congrès, puis candidat à l'élection présidentielle, il fût élu président de la République le 7 février 1979, tout en assumant le portefeuille du ministère de la Défense nationale, jusqu'en juillet 1990, date où il a cédé ce poste au chef d'état-major de l'ANP le général Khaled Nezzar. Réélu au poste de secrétaire général du parti FLN en décembre 1983, Chadli Bendjedid est choisi comme candidat à la présidence de la République par le 5e congrès du FLN pour un second mandat. En juin 1991, il proclama l'état d'urgence sur l'ensemble du territoire national et décida le report des élections législatives du 27 juin de la même année. Après avoir procédé le 4 janvier 1992 à la dissolution de l'Assemblée populaire nationale (APN), Chadli quitte la responsabilité de l'Etat en remettant sa démission le 11 janvier 1992 au Conseil constitutionnel, devant les caméras de la télévision nationale. Durant la période qu'il a passé à la tête de l'Etat algérien, il a été à l'origine de la création de l'Union du Maghreb arabe (UMA) à l'issue d'une rencontre en 1989 à Zeralda entre les dirigeants des pays du Maghreb arabe.