Les visiteurs avides de revisiter par l'image l'histoire de l'Algérie indépendante sont venus nombreux à l'exposition qui se tient à Tlemcen, dans le cadre de la 3ème édition du festival national de photographie d'art. Photos d'époque ou photos actuelles, en noir et blanc ou en couleur, les scènes immortalisées par les chasseurs d'images témoignent d'évènements heureux qui ont marqué à un moment donné la vie d'un pays, la vie d'un peuple, avec tous les moments de joie, de liesse, de drame et de tristesse. Les photographies en noir et blanc de Mohamed Kouaci mettent en exergue la liesse des Algériens un certain 5 juillet 1962, jour du recouvrement de l'Indépendance nationale. L'artiste saisit également des ruelles de la casbah chargées d'histoire, des portraits de femmes et hommes, des paysages de la capitale ainsi que des scènes de tournage des premiers films dédiés à la Révolution dans les années 1960 -1970. Toutes ces œuvres, véritables documents, renvoient à l'histoire de cette terre de résistance et de bravoure de ce peuple vaillant qui a vaincu l'une des plus grandes puissances mondiales de l'époque. Par les images de Mohamed Kouaci ou encore de Louisa Djedaidia, première femme algérienne à embrasser une carrière de photographe de presse, de Rachid Dehag, de Hachi Allel et de bien d'autres artistes et chasseurs d'images, c'est l'histoire de ces 50 dernières années qui a été écrite. Témoins privilégiés de leur époque, pris dans la tourmente de divers évènements et dans le feu de l'action, de l'Indépendance nationale à nos jours en passant par les événements d'octobre 88 et les horreurs de la décennie noire, les photographes, infatigables marathoniens, appareils en bandoulière, parcourent les rues et les villes à la recherche d'un instant rare ou d'une situation imprévisible à fixer sur la pellicule ou sur la minuscule carte mémoire. Ils sont également sur le terrain pour couvrir, parfois au péril de leur vie, des évènements qui deviendront l'Histoire. Cette exposition a le mérite de montrer et de mettre en valeur le travail d'une vie de toute une corporation, peu nombreuse à l'indépendance, et qui se voit maintenant renforcée par de jeunes talents, avec toute leur fougue et leur regard neuf sur les choses, et avec de nouveaux moyens technologiques. Aussi riches que diversifiées, les photographies présentées dégagent une âme qui reste encore vivace même si les moyens utilisés, les conditions de travail et les époques différent. Elles représentent une bonne part de la mémoire collective de l'Algérie indépendante.