Le secteur de la formation professionnelle est appelé à s'affirmer dans la vie socioéconomique du pays. Il suffit de rappeler les orientations que le président de la République a réitérées avant-hier, à partir de la ville de Mostaganem où il vient d'effectuer une visite de travail de deux jours, pour comprendre les nouveaux défis qu'aura à affronter ce secteur à court terme. Le président Bouteflika, faut-il le noter, a appelé à la mise en place des procédures de facilitation "d'embauche des jeunes issus de la formation professionnelle ou détenant un diplôme de formation", ainsi qu'"à l'ouverture des bureaux de placements pour les jeunes diplômés" au niveau des entreprises économiques ou d'effectuer des prospections au profit des jeunes chômeurs en s'adressant aux responsables locaux et des représentants du secteur socioéconomique. De là, il y a lieu de constater à quel point la formation professionnelle tend à prendre une place privilégiée dans les secteurs destinés à prendre en charge les franges juvéniles de la société, aux côtés de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur. A l'orée de la rentrée de cette année 2007/2008, le défi primordial pour le ministère de tutelle, faut-il le souligner, consiste à adapter le secteur aux nouvelles exigences du marché de travail. Et c'est pour ce faire, que le département d'El Hadi Khaldi a entamé depuis l'année dernière la réactualisation du fichier des formations dispensées dans le cadre de l'enseignement professionnel et de l'apprentissage. Sur cette lancée, le secteur vient de se doter pour l'année en cours de nouvelles places pédagogiques qui se chiffrent en milliers à travers le territoire national, selon les chiffres avancés par le ministre. Pour mettre ce secteur sur la même lignée avec les opportunités d'embauche existantes sur le marché national de l'emploi et répondre aux besoins du secteur économique en matière de la main d'œuvre qualifiée, la priorité est donnée de plus en plus aux métiers manuels et à l'ouverture d'autres formations spécialisées. C'est dans cette perspective, d'ailleurs, que de nouvelles formules sont sur le point d'être adaptées à l'instar du lancement des sections détachées dans certaines wilayas, comme Tizi Ouzou et Aïn Témouchent. Dans le cadre de la réactualisation de la nomenclature nationale des formations dispensées au sein des CFPA (centres de formation professionnelle et d'apprentissage), cette année a été également marquée par la suppression de plusieurs disciplines, jugées comme étant dépassées ou ne répondant plus à la règle de l'offre et de la demande sur le marché de travail, à l'image de la bureautique et des formations en informatique. Il ne reste de ces formations qu'un module d'informatique que tous les stagiaires doivent subir durant leur cursus quelle que soit leur spécialité. Le ministère s'est également déchargé d'autres spécialités qui viennent d'être cédées aux établissements de formation en administration (CFA). La priorité est désormais donnée aux métiers manuels, notamment dans le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) dont les entrepreneurs ne cessent pas de se plaindre du manque flagrant en matière de main-d'œuvre qualifiée. Il faut noter que le secteur de la formation et de l'enseignement professionnels consomme annuellement une enveloppe financière qui dépasse les 6% du budget de l'Etat.