C'est durant trois jours que les participants à la Conférence nationale sur "la politique sectorielle de prise en charge des jeunes", dont les travaux ont été entamés, hier, à Alger, ouvrent un débat sur une série de questions relatives aux jeunes, notamment celle liée à la formation professionnelle afin de dégager un document de travail se fixant pour objectif la promotion et la consolidation de la stratégie sectorielle de la formation professionnelle en matière de prise en charge des jeunes. Dans un message qu'il a adressé aux participants, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a tenu à rappeler le rôle de la jeunesse dans l'édification d'une Algérie forte, en soulignant que les jeunes représentent la richesse du pays, bien plus que les ressources naturelles. Dans ce cadre, il a souligné que tous les Etats modernes ont pris conscience de cela et consacrent des budgets importants à l'éducation et à la formation des jeunes. Le chef de l'Etat a affirmé que cette rencontre est d'une importance colossale , d'autant qu'elle permettra de créer une réelle dynamique entre les jeunes et leurs institutions pour réaliser les ambitions de la jeunesse et préparer de futurs citoyens pleins de compétence et de performance professionnelle. Il a également affirmé qu'elle vise à donner la parole aux jeunes dans la mesure où, a-t-il dit, "ils représentent une force de propositions qui nous seront indispensables pour orienter notre action". "Leurs propositions reflèteront leurs préoccupations et leurs aspirations pour ouvrir de véritables perspectives d'avenir", a-t-il ajouté. En outre, il a rappelé que cette rencontre est l'issue de plusieurs rencontres régionales et locales, notamment celle qui a regroupé le gouvernement et les walis sur la jeunesse, en octobre 2007. Une rencontre durant laquelle le chef de l'Etat avait exhorté le gouvernement à associer les jeunes aux programmes destinés à leur prise en charge , notamment la mise en place d'une nouvelle stratégie de l'emploi. Pour le président de la République, il est urgent que les jeunes reprennent confiance en leur avenir et que la confiance entre les jeunes et les institutions étatiques soit rétablis. Le chef de l'Etat a exhorté les jeunes à "s'organiser de manière à devenir de véritables acteurs du changement". Le président de la République a souligné, à cet égard, la nécessité de "se préparer à relever les défis que nous impose la mondialisation en s'armant de qualifications et de compétences qui répondent aux standards internationaux, tant au plan du savoir et du savoir-faire qu'au plan des savoir-être". Il a estimé que ces Olympiades "répondent aux attentes des jeunes dans ce domaine. L'expérience des deux précédentes éditions a montré l'intérêt manifesté par les jeunes pour ce genre de compétition et le bénéfice qui peut en être tiré". Le président de la République a mis l'accent sur la nécessité de prendre des mesures incitatives en matière de bourses et de présalaires des apprenants, mais également en matière de révision du dispositif de formation production pour permettre aux jeunes de tirer bénéfice des produits réalisés durant leur formation. Le chef de l'Etat a insisté, aussi, sur l'adaptation et la mise en oeuvre "en toute transparence" des dispositifs d'aide à l'emploi des jeunes pour assurer une meilleure insertion socioprofessionnelle des jeunes, estimant que "ces dispositifs contribuent au renforcement de l'activité économique". Le président Bouteflika a affirmé, par ailleurs, que "de nouvelles perspectives ont été offertes à la jeunesse, qui commence à retrouver espoir en son avenir et en celui de son pays grâce à la politique de réconciliation nationale". Il a soutenu, également, que la politique de réconciliation nationale "permettra de créer les conditions de leur épanouissement dans une société qui aura enfin retrouvé sa stabilité". Les travaux de cette conférence nationale sont marqués par la participation de près de 1 500 jeunes stagiaires issus des différents centres de formation et d'enseignement professionnels du pays. Egalement, plusieurs représentants de différents départements ministériels, de partenaires socioéconomiques et de la société civile, prennent part à cette manifestation, où il sera question de débattre des préoccupations des jeunes diplômés des CFPA, dont les moyens d'insertion professionnelle. Avec la participation des jeunes ayant bénéficié des différents mécanismes de l'emploi en matière de création de projets de développement, notamment dans le cadre de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) et de l'Agence nationale de gestion du micro-crédit (Angem), ça sera l'occasion de présenter leurs expériences en la matière. Hier, au cours de la première journée, des stagiaires de différents centres et instituts de formation professionnelle du pays ont exprimé leur souhait de voir les conditions d'apprentissage s'améliorer, soulignant la nécessité d'un meilleur suivi post-formation. L'ensemble des stagiaires ont fait part de leurs préoccupations sur, notamment, leur devenir une fois le diplôme acquis. Certains ont déploré le manque de formation complémentaire pour les assister sur les plans technique et conseil aux montages de futurs projets, d'autres ont proposé la création d'un fonds spécial pour financer les projets des diplômés sortants du secteur de la formation professionnelle. Il faut dire, aussi, que des questions liées à la formation des jeunes seront évoquées lors de cette rencontre. D'ailleurs, cinq ateliers de travail seront consacrés au suivi pédagogique et technique lors et après la formation et aux moyens de prise en charge des jeunes en matière de formation et sa relation avec le monde du travail. En outre, cette conférence, considérée comme une tribune pour les jeunes stagiaires afin de faire part de leurs préoccupations et perspectives, sera consacrée à la présentation des programmes de formation et à l'examen de l'impact de la formation sur le monde du travail. Les participants auront aussi à débattre des programmes des différents organes et mécanismes mis en place par l'Etat en matière d'emploi et les mesures prises pour la création d'activités et de projets de développement contribuant à l'insertion des jeunes diplômés du secteur de la formation dans le monde du travail. Les axes de formation efficaces dans le cadre du programme sectoriel, susceptibles de pourvoir le monde du travail en ressources jeunes, actives, qualifiées et productives seront aussi examinés. Des questions sociales liées aux jeunes, dont la lutte contre les fléaux et phénomènes sociaux, notamment la toxicomanie et l'immigration clandestine, sont autant d'autres axes qui sera également au rendez vous. A la fin des travaux de cette conférence consacrée aux jeunes, des recommandations permettant d'établir une feuille de route englobant les différentes préoccupations des jeunes dans les domaines de la formation professionnelle et de l'emploi seront dégagées et soumises sous forme de rapports aux différents départements concernés par la jeunesse.