L'opération de cession de la gestion des ports devrait être lancé incessamment. Le ministre des Transports, M. Mohamed Maghlaoui, a en effet indiqué mardi en marge de la visite du président de la République à Oran, que le plan de développement des ports (2007-2025) sera soumis "dans les tout prochains jours" au Conseil du gouvernement pour examen et approbation. Le ministre soulignera par la même occasion que ce plan porte sur la cession de la gestion des ports algériens à des entreprises étrangères, indiquant que l'expérience de la gestion du port de Béjaia a été "fructueuse" et que cela "nous encourage à poursuivre dans cette voie". Il annoncera dans ce contexte que la cession de la gestion du port de Djendjen (Jijel) est "actuellement à l'étude" et que celui-ci suscite déjà énormément d'intérêt. "Nous avons reçu beaucoup d'offres intéressantes, notamment de la part des groupes émiratis Dubaï et Emaar, et nous allons choisir la meilleure d'entre elles", a-t-il indiqué. Il serait utile de souligner dans ce contexte que le groupe émirati Dubai Port World a déjà soumis des propositions au gouvernement algérien à propos de la prise en concession de l'Entreprise du port d'Alger (EPAL). Opération, faut-il le souligner, qu'il lie à la concession de la gestion du port de Djendjen et ce, sous la forme d'une joint-venture 50/50. Il s'agira pour Dubaï Port World de résoudre le problème de saturation du terminal à conteneurs d'Alger. Livré à la fin des années 1990, et construit sur 4 ha sur une partie de môle à entrepôts, le port d'Alger a vite fait de connaître certaines difficultés. Il faut dire que le trafic y est très important et n'arrive pas à augmenter sa vitesse de traitement des containers. En 2006 celui-ci n'a connu qu'une hausse de 4%, alors que la moyenne de la croissance du trafic portuaire dans son ensemble est de 17% depuis l'année 2000. Pour ce qui est du port de Djendjen, il s'agira de réaliser un certain nombre d'infrastructures avant de relancer l'activité dans ce port resté en jachère malgré le fait qu'il dispose du plus gros potentiel de la rive sud-méditerranéenne. Dubaï Port World semble donc bien parti pour la course. Numéro deux mondial, DPW gère une trentaine de terminaux à containers dans 18 pays dont l'Allemagne, la Chine et l'Inde. Pour ce qui est du groupe Emaar, il serait utile de rappeler que celui-ci s'est déjà engagé en Algérie dans plusieurs projets d'envergure pour un investissement global de 28 milliards de dollars. Il s'agit, entre autres, de la construction d'une cité de la santé, la réalisation d'un complexe touristique au niveau de la plage colonel Abbas (Zéralda), le projet de la cité technologique de Sidi Abdellah et enfin le réaménagement de la baie d'Alger lequel prévoit le réaménagement et l'agrandissement de la gare centrale pour accueillir 80 000 voyageurs par jour, la construction d'un hôtel, d'un centre commercial et de trois tours de bureaux ainsi que la construction de marinas, d'hôtels de luxe, de bureaux et d'appartements de haut standing sur le front de mer.